Accusée de n’avoir qu’une attitude néo-colonialiste et de n’être intéressée que par les matières premières de l’Afrique, Pékin met en place des initiatives humanitaires et de coopération pour montrer une autre image de sa présence sur le continent.
Avec le «projet de l’espoir», la Chine veut démontrer que sa présence en Afrique va au-delà d’un pillage de ses matières premières, de la volonté de s’approprier les marchés locaux pour ses produits à bas prix et de mettre dans sa poche les gouvernements autocratiques pour ses visées géostratégiques.
Car la mauvaise image de marque du pays sur le continent noir ne vient pas seulement des occidentaux mais également d’une partie de plus en plus grande de la population africaine. Les émeutes antichinoises qui ont eu lieu dans plusieurs pays africains ces dernières années en témoignent.
Le «projet de l’espoir» est destiné à venir en aide aux enfants pauvres en leur permettant, notamment, de poursuivre leurs études par la construction d’écoles. Le projet est ambitieux puisqu’il s’agit de bâtir mille écoles en dix ans. Pour l’instant, deux d’entre elles ont été inaugurées, la première, en mars, en Tanzanie, et la deuxième, en mai, en Namibie.
Dans le même temps, la China fondation for poverty alleviation a ouvert un hôpital au Soudan en juin.
Ce qui est nouveau et intéressant dans ces initiatives, c’est qu’elles viennent d’ONG (organisation non-gouvernementales) et non de l’Etat directement comme c’était le cas jusqu’à présent. Evidemment, ces associations humanitaires dépendent largement des pouvoirs publics mais il semble que les autorités politiques aient enfin compris qu’il fallait intervenir d’une manière plus soft afin de montrer une image plus positive de la présence de la Chine en Afrique.
Mais aussi plus consistante dans l’aide accordée. Car, comme le rappelle le magazine chinois Phoenix Weekly, il existe depuis des années un programme de formation pour les fonctionnaires africains. Si celui-ci a permis de toucher 20.000 d’entre eux, ces stages ultra-rapides ne durent que… deux semaines. Pas de quoi acquérir autre chose que quelques grands principes de gouvernance.
Là aussi, l’initiative «privée» pourrait être une meilleure solution. Ainsi, le géant des télécommunications, Huawei, forme directement ses employés africains de manière beaucoup sérieuse.
Alexandre Vatimbella
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