La presse chinoise estime que le programme de trains à grande vitesse était devenu emblématique de ce développement économique à tous prix afin de démontrer que la «Chine nouvelle» pouvait concurrencer l’Occident dans ses domaines technologiques de prédilection.
Le TGV chinois n’était pas seulement un moyen de se déplacer plus rapidement pour une population de plus en plus aisée et pour permettre à l’économie de tourner encore plus vite. Il était l’emblème du développement de la Chine voulu par le pouvoir communiste qui est de démontrer que l’Empire du Milieu a définitivement rattrapé son retard sur l’Occident qui date de la fin du XIX° siècle et des humiliations subies alors de ce même Occident.
Ainsi, au-delà de l’accident meurtrier qui a mis en avant toutes les difficultés technologiques que les responsables chinois n’ont pas voulu voir (et/ou su résoudre), le réseau ferroviaire à grande vitesse était une vache sacrée. Aucune critique n’était tolérée dans les médias et dans la population quant à son existence et son extension quasi-exponentielle avec des rames roulant à des vitesses toujours plus importantes.
La presse – qui a été largement muselée sur ses reportages sur l’accident – n’est pas tendre avec les responsables politiques. Selon elle, il faut s’interroger sur ce développement économique débridé.
Et certains de demander sans détours que le modèle TGV ne soit surtout pas appliqué au programme nucléaire civil extrêmement (trop?) ambitieux.
On sait que la Chine doit augmenter sa capacité de production d’électricité grâce à de nombreuses constructions de centrales nucléaires, ce qui doit permettre à la Chine de passer d’une production de 10,8 GW aujourd’hui à 40GW en 2020 et peut-être 100 GW dans les décennies suivantes…
Et, comme l’explique l’hebdomadaire Le Nouveau Siècle dans son édition du 22 août, «Après l’accident du 23 juillet, la fièvre du TGV s’est apaisée. Mais si l’on ne réforme pas radicalement ni le système soutenant le grand bond en avant du TGV, ni le mode de développement confondant les fonctions du gouvernement avec celles de l’entreprise, la fièvre du développement du TGV risque de surgir à nouveau».
Alexandre Vatimbella
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