De rebondissements en rebondissements, le feuilleton de l’adhésion russe à l’OMC ressemble à une mauvaise comédie…
Entrera ou n’entrera pas? Telle est la question que l’on peut se poser à propos de l’adhésion de la Russie à l’OMC (Organisation mondiale du commerce).
Le pays est la dernière grande économie à ne pas faire partie de l’instance internationale chargée de réguler le commerce mondial.
Candidate depuis de très nombreuses années, la Russie a pourtant joué au chat et à la souris avec les pays membres de l’OMC. Incapables ou refusant de mettre l’économie nationale à niveau, les différents gouvernements russes ont oscillé entre volonté d’appartenir à l’organisation et attitude de défiance, voire de défi face à celle-ci. Vladimir Poutine, actuel premier ministre et ancien président de la république, allant même jusqu’à affirmer, avant la crise économique et financière de 2008-2009, que la Russie pouvait très bien se passer d’être membre de l’OMC, mieux, qu’elle avait tout à y gagner. La crise montra toute l’inanité de ces propos.
Et c’est lui qui vient de déclarer qu’il était hors de question que les autorités abandonnent les réglementations très strictes édictées pour protéger l’industrie automobile russe et qui sont totalement contraires aux règlements de l’OMC.
Des propos qui viennent alors que les Etats-Unis avaient affirmé qu’il n’y avait plus d’opposition de leur part à l’adhésion de la Russie et que l’Union européenne avait, pour sa part, indiqué que ses dernières préventions à celle-ci étaient en passe d’être levées.
Mais il ne faut pas oublier, non plus, que la Russie, lors de la crise alimentaire récente sur la présence de la bactérie E.coli dans des aliments consommés en Allemagne, avait fermé son marché domestique à tous les légumes et fruits en provenance des vingt-sept pays membres de l’UE, provoquant de vives protestations de Bruxelles qui avaient rappelé que cette décision était contraire aux règlements de l’OMC.
Alexandre Vatimbella & Jean-Louis Pommery
© 2011 LesNouveauxMondes.org