Le mal endémique indien, l’inflation, oblige le gouvernement à ajuster ses prévisions économiques pour l’année fiscale 2011-2012.
En juin, l’inflation a officiellement été de 9,44% en Inde. Mais il est fort probable, selon les analystes, que ce taux sera relevé après les ajustements et qu’il se situera au-dessus de 10%.
Inacceptable pour les Indiens qui voient leur pouvoir d’achat, notamment les plus bas salaires, avalés par cette hausse des prix endémique qui accompagne traditionnellement les fortes croissances.
Du coup, les autorités monétaires relèvent quasi-systématiquement les taux d’intérêts afin de tenter d’enrayer la spirale inflationniste au risque de brider la croissance.
C’est sans doute ce qui va se passer pour l’année fiscale 2011-2012 qui se termine en mars prochain. Le ministère de l’Economie vient d’abaisser sa prévision de 9% à 8,6%. Trop optimiste encore pour de nombreux économistes qui voit la croissance au cours de cette période plus proche des 7,5%.
En tout cas, il s’agit d’une mauvaise nouvelle pour l’Inde. Car, comme l’a expliqué le premier ministre, Manmohan Singh, pour sortir vraiment l’immense majorité de la population qui continue à vivre dans la pauvreté, il faut des taux de croissance entre 9% et 10% pendant plusieurs années.
Et, à chaque fois que l’Inde s’approche de ces taux, l’inflation fait un retour en force du fait même de l’absence, entre autres, d’infrastructures de transports et de stockages suffisant pour les denrées alimentaires qui sont la première cause de la hausse des prix et qui touche prioritairement les plus pauvres.
Louis-Jean de Hesselin
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