Le CERI (Centre d’études sur les relations internationales de Sciences po Paris) a organisé en début de semaine un colloque intitulé «Du G8 au G20: vers un nouveau directoire de la planète?». Une des table-rondes étaient consacrées à «la revanche des émergents». Ces derniers sont en train de s’organiser pour peser sur la scène internationale. Pour autant, sont-ils vraiment unis.
Ainsi, comme l’ont constaté Christophe Jaffrelot et Karoline Postel-Vinay, tous deux chercheurs au CERI, dans leurs relations bilatérales, les grands pays émergents sont souvent en conflit plus ou moins important. La Chine et l’Inde en fournissent un bon exemple. Mais, dans les relations multilatérales, lorsqu’il s’agit de s’associer pour défendre leurs quelques intérêts communs ou faire face aux intérêts communs d’autres groupes comme ceux des pays avancés, alors, là, la solidarité est de mise.
C’est ainsi que le Brics (réunissant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud) peut paraître être un club complètement anachronique sauf… qu’il fonctionne! C’est le cas, par exemple, dans les conférences internationales sur le climat comme l’a expliqué Jean-Charles Hourcade, directeur du Centre International de recherche sur l'environnement et le développement (CIRED).
On peut ainsi s’attendre à ce que les rapprochements bilatéraux soient limités mais que les initiatives collectives se multiplient. On a ainsi pu voir ce paradoxe à propos de la nomination du prochain directeur du FMI (Fonds monétaire international). Les pays du Brics ont publié un communiqué commun dans lequel ils souhaitent que le prochain dirigeant de l’organisme financier international soit issu d’un pays émergent. Cependant, il est bien évidemment qu’il ne s’agit pas, dans leur esprit de nommer une personnalité chinoise, indienne, brésilienne, russe ou sud-africaine mais venant plutôt d’un pays tiers comme le Mexique. Et, en revendiquant ce poste, certains pays du Brics ont pourtant fait, dans le même temps, des déclarations selon lesquelles ils étaient prêts à des compromis…
Pour fêter les cinquante ans de son existence, l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) a publié un nouvel indice pour apprécier le développement d’un pays, l’indice de vivre mieux.
Cet outil, qui fait partie intégrante de son projet baptisé «Initiative vivre mieux», «vise à mesurer le bien-être et le progrès sur la base de 11 dimensions - logement; revenu; travail; communauté; éducation; environnement; gouvernance; santé; bien-être subjectif; sécurité; et conciliation travail et vie privée».
Pour le Secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría. « Depuis un certain temps, les gens à travers le monde, souhaitaient aller au-delà du PIB. Cet indice est conçu pour eux. Il a un potentiel extraordinaire pour nous aider à offrir de meilleures politiques pour une vie meilleure».
Remarquons simplement que des équipes cherchent depuis des années des moyens de mieux mesurer le développement et le bien être en dépassant le simple outil comptable qu’est le PIB mais qu’aucune voie ne semble jusqu’à présent assez pertinente pour changer de paradigme.
Pour les experts, si l’on veut aller au plus près de la réalité économique, sociale et sociétale d’un pays, il faudra utiliser plusieurs outils en même temps.
«La reprise mondiale est bien engagée mais elle se déroule à des rythmes différents selon les pays et régions», selon la dernière édition des Perspectives économiques de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique).
Le PIB mondial devrait croître de 4,2% en 2011 et de 4.6% en 2012 (2,3% et 2,8% pour les pays membres de l’OCDE).
La croissance aux États-Unis devrait atteindre 2,6% en 2011 et 3,1% en 2012. Celle de la zone euro devrait s'établir à 2% en 2011 et en 2012. Quant au Japon, il devrait connaître une baisse de son PIB de 0,9% en 2011 avant de retrouver une croissance de 2,2% en 2012.
Alexandre Vatimbella
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