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mardi 31 mai 2011

MONDIALISATION-EMERGENTS-ECONOMIE. Amartya Sen: la démocratie n’est pas un frein au développement économique


Pour le célèbre économiste indien, les libertés démocratiques ne nuisent pas à la croissance si les bonnes politiques sont mises en place.
Lors de la conférence annuelle de la Banque mondiale sur le développement, ABCDE, organisée cette année avec l’OCDE et le gouvernement français et qui se tient actuellement à Paris, l’économiste indien, Amartya Sen, a estimé que la démocratie ne pouvait pas être considérée comme un frein au développement économique dans les pays émergents et les pays en développement.
Prenant la fameuse comparaison entre le régime autoritaire en Chine et le régime démocratique en Inde, Amartya Sen affirme que la différence entre l’actuel développement des deux pays ne vient pas de l’efficacité de la dictature chinoise face à la paralysie de la démocratie indienne mais des politiques différentes mises en place.
Il a ainsi, entre autres, plaidé pour que tous les pays émergents augmentent fortement les investissements publics dans le développement, en particulier dans le secteur social. Il s’agit, pour lui, de la principale différence entre la Chine et l’Inde qui permet aujourd’hui à la première de devancer largement la seconde.
Il a également rappelé que l’autoritarisme d’un régime n’était pas absolument pas la formule magique pour le développement économique et social d’un pays en prenant, comme exemple, l’état lamentable de la Corée du Nord et du Myanmar.
Alexandre Vatimbella
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lundi 30 mai 2011

BRICS-ECONOMIE-CROISSANCE. La croissance des pays du Brics sera soutenue en 2011 et 2012


Selon les dernières prévisions de l’OCDE, les cinq émergents connaitront de fortes hausses de leurs PIB respectifs cette année et l’année prochaine.
Les dernières prévisions de croissance de l’OCDE (Organisation de coopération et développement économique) montrent que les pays du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) connaîtront une hausse substantielle de leurs PIBS respectifs cette année et encore plus l’année prochaine.
La croissance de la Chine devrait être de 9% en 2011 et de 9,2% en 2012.
Celle de l’Inde, de 8,5% en 2011 et 8,6% en 2012.
Celle du Brésil, de 4,1% en 2011 et 4,5% en 2012.
Celle de la Russie, de 4,9% en 2011 et 4,5% en 2012.
Celle de l’Afrique du Sud, de 3,9% en 2011 et 4,2% en 2012.
Nicolo Morfino
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dimanche 29 mai 2011

LA SEMAINE DE LA MONDIALISATION. Y a-t-il une solidarité entre grands pays émergents? / Un nouvel indice, celui du «vivre mieux» / Croissance mondiale à 4,2% en 2011 et 4,6% en 2012 selon l’OCDE


Le CERI (Centre d’études sur les relations internationales de Sciences po Paris) a organisé en début de semaine un colloque intitulé «Du G8 au G20: vers un nouveau directoire de la planète?». Une des table-rondes étaient consacrées à «la revanche des émergents». Ces derniers sont en train de s’organiser pour peser sur la scène internationale. Pour autant, sont-ils vraiment unis.
Ainsi, comme l’ont constaté Christophe Jaffrelot et Karoline Postel-Vinay, tous deux chercheurs au CERI, dans leurs relations bilatérales, les grands pays émergents sont souvent en conflit plus ou moins important. La Chine et l’Inde en fournissent un bon exemple. Mais, dans les relations multilatérales, lorsqu’il s’agit de s’associer pour défendre leurs quelques intérêts communs ou faire face aux intérêts communs d’autres groupes comme ceux des pays avancés, alors, là, la solidarité est de mise.
C’est ainsi que le Brics (réunissant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud) peut paraître être un club complètement anachronique sauf… qu’il fonctionne! C’est le cas, par exemple, dans les conférences internationales sur le climat comme l’a expliqué Jean-Charles Hourcade, directeur du Centre International de recherche sur l'environnement et le développement (CIRED).
On peut ainsi s’attendre à ce que les rapprochements bilatéraux soient limités mais que les initiatives collectives se multiplient. On a ainsi pu voir ce paradoxe à propos de la nomination du prochain directeur du FMI (Fonds monétaire international). Les pays du Brics ont publié un communiqué commun dans lequel ils souhaitent que le prochain dirigeant de l’organisme financier international soit issu d’un pays émergent. Cependant, il est bien évidemment qu’il ne s’agit pas, dans leur esprit de nommer une personnalité chinoise, indienne, brésilienne, russe ou sud-africaine mais venant plutôt d’un pays tiers comme le Mexique. Et, en revendiquant ce poste, certains pays du Brics ont pourtant fait, dans le même temps, des déclarations selon lesquelles ils étaient prêts à des compromis…

Pour fêter les cinquante ans de son existence, l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) a publié un nouvel indice pour apprécier le développement d’un pays, l’indice de vivre mieux.
Cet outil, qui fait partie intégrante de son projet baptisé «Initiative vivre mieux», «vise à mesurer le bien-être et le progrès sur la base de 11 dimensions - logement; revenu; travail; communauté; éducation; environnement; gouvernance; santé; bien-être subjectif; sécurité; et conciliation travail et vie privée».
Pour le Secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría. « Depuis un certain temps, les gens à travers le monde, souhaitaient aller au-delà du PIB. Cet indice est conçu pour eux. Il a un potentiel extraordinaire pour nous aider à offrir de meilleures politiques pour une vie meilleure».
Remarquons simplement que des équipes cherchent depuis des années des moyens de mieux mesurer le développement et le bien être en dépassant le simple outil comptable qu’est le PIB mais qu’aucune voie ne semble jusqu’à présent assez pertinente pour changer de paradigme.
Pour les experts, si l’on veut aller au plus près de la réalité économique, sociale et sociétale d’un pays, il faudra utiliser plusieurs outils en même temps.

«La reprise mondiale est bien engagée mais elle se déroule à des rythmes différents selon les pays et régions», selon la dernière édition des Perspectives économiques de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique).
Le PIB mondial devrait croître de 4,2% en 2011 et de 4.6% en 2012 (2,3% et 2,8% pour les pays membres de l’OCDE).
La croissance aux États-Unis devrait atteindre 2,6% en 2011 et 3,1% en 2012. Celle de la zone euro devrait s'établir à 2% en 2011 et en 2012. Quant au Japon, il devrait connaître une baisse de son PIB de 0,9% en 2011 avant de retrouver une croissance de 2,2% en 2012.

Alexandre Vatimbella
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vendredi 27 mai 2011

BRESIL-DEMOGRAPHIE. La population brésilienne va vieillir dans les quarante ans à venir


En 2050, il y aura plus de personnes âgées au Brésil que de jeunes.
Selon un rapport de la Banque mondiale, La population âgée du brésil «va plus que tripler au cours des prochaines décennies et passera de 20 millions à 65 millions en 2050». A cette date, elle sera plus nombreuse que les jeunes.
Du coup, le pays va devoir faire des ajustements importants dans ses politiques fiscales et sociales afin de s’adapter à la «profonde transformation socio-économique» qui va survenir.
Alexis Levé
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jeudi 26 mai 2011

MONDIALISATION-ECONOMIE. Direction du FMI: la cacophonie des Brics


Les grands pays émergents affirment vouloir un candidat issu de leur rang pour être le prochain chef du Fonds monétaire international. Bien que…
Les pays du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ont publié un communiqué commun pour dénoncer la règle non-écrite qui fait que c’est toujours un Européen qui devient directeur général du FMI (Fonds monétaire international).
Après la démission forcée de Dominique Strauss-Kahn, ils voudraient bien que le poste revienne à un ressortissant des pays émergents, ce qui serait, à leurs yeux, un symbole fort de la montée en puissance de leurs économies et de leur rôle dans la globalisation économique.
Evidemment, les pays européens ne l’entendent pas de cette oreille (ce serait, pour eux, un symbole fort de leur perte d’influence…) et ont déjà choisi, ou quasiment, leur candidat qui sera, pour la première fois une candidate, la ministre française de l’Economie, Christine Lagarde.
Même si les Etats-Unis, par la voix de Tim Geithner, secrétaire au Trésor, ont déclaré que le Mexicain, Agustin Carstens, supporté par les pays du Brics, était un bon candidat, on voit mal les Américains remettre en question le deal qu’ils ont fait avec l’Europe pour se partager les postes dans les grandes organisations économiques et financières mondiales (président de la Banque mondiale aux Etats-Unis, directeur général du FMI à l’Europe) au risque de perdre l’appui des européens à la Banque mondiale…
Toujours est-il que c’est l’Inde qui est en première ligne de cette offensive antieuropéenne et antioccidentale, comme elle l’est souvent dans certaines instances internationales, telle l’OMC (Organisation mondiale du commerce).
Car la Chine aurait donné des assurances à la France qu’elle ne mettrait pas de bâtons dans les roues de Christine Lagarde selon les propos du gouvernement français alors que le Brésil est prêt à un compromis avec l’Europe sur le sujet. Sans oublier que la Russie, européenne, n’est pas contre le fait que le poste revienne à un candidat du vieux-continent.
Du coup, la position des Brics n’est pas très claire au jour d’aujourd’hui. Bien évidemment, elle peut évoluer dans un sens plus ou moins unitaire dans les deux semaines qui viennent avant la fin des dépôts de candidatures.
Reste que, quoiqu’il arrive, l’Europe, avec ou sans la Russie, ne laissera pas tomber la direction du FMI…
Alexandre Vatimbella
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mercredi 25 mai 2011

MONDIALISATION-COMMERCE. Selon l’OMC, le protectionnisme a progressé en 2011


Dans un rapport publié à l’occasion du G8 qui se tient en fin de semaine à Deauville, l’organisme indique une montée des barrières douanières et des limitations aux importations d’octobre 2010 à avril 2011.
Pour l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les gouvernements des pays du G20 «ont introduit plus de barrières douanières (…) dans les six derniers mois que dans la périodes précédentes depuis le commencement de la crise financière».
Néanmoins, indique toutefois l’OMC, des mesures ont également été prises pour baisser certaines barrières douanières déjà existantes.
Cette note, publiée à l’occasion de la tenue du G8 à Deauville et présidé par la France, sera, à coup sûr, largement commenté dans les allées de la réunion et, ce, alors même que de plus en plus d’experts s’inquiètent des menacent qui pèsent sur l’économie mondiale (crise de la dette européenne, économie japonaise en difficulté après le tsunami, augmentation des prix alimentaires et des matières premières, inflation forte notamment dans les grands pays émergents, etc.) comme le rappelle l’OMC.
Louis-Jean de Hesselin
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mardi 24 mai 2011

MONDIALISATION-BRICS-INFLATION. Inflation forte au niveau mondial et toujours au cœur des économies des grands émergents


Au mois d’avril, la hausse des prix est demeurée forte dans le monde, notamment en Chine, en Inde, au Brésil, en Russie et en Afrique du Sud.
L’inflation demeure une des préoccupations majeures des économies mondiales. Ainsi, au mois d’avril, elle s’est montée à 4,5% sur un an contre 4,4% en mars.
Les grands pays émergents et notamment ceux qui appartiennent au Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) sont particulièrement touchés malgré les décisions prises pour tenter d’enrayer la spirale inflationniste.
Au mois d’avril, le taux d’inflation est resté élevé dans ce club des 5.
En Chine, l’indice est passé de 5,4% en mars à 5,3% en avril sur un an. En Inde, il est passé de 9% à 8,7%, de 6,3% à 6,5% au Brésil, de 9,4% à 9,5% en Russie et de 4,1% à 4,2% en Afrique du Sud.
Les spécialistes s’attendent à ce que, dans les mois à venir, la hausse des prix soient encore forte avant un relâchement prévu en fin d’année.
Nicolo Morfino
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lundi 23 mai 2011

EDITORIAL-MONDIALISATION. «Semi-mondialisation», «démondialisation» et «individu mondialisé»


Des économistes estiment, comme Pankaj Ghemawat dans son livre «World 3.0», que nous ne sommes pas dans un monde mondialisé mais à moitié mondialisé et encore. Cette «semi-mondialisation» serait prouvée, chiffres à l’appui et démontrerait que les personnes et les marchandises sont bien moins impliqués dans la globalisation de la planète que l’on veut bien le dire.
D’autres, comme Jacques Sapir, dans son ouvrage «La démondialisation», affirment que nous sommes déjà dans un processus de reflux, voire de fin, de la mondialisation depuis que la crise économique et financière mondiale de 2008-2009 a sonné le glas de ces échanges de marchandises mais surtout de ces capitaux sauvages de voyager comme bon leur semble qui, pour lui, ont seulement permis aux spéculateurs de se remplir les poches.
Enfin, il y a ceux qui sont des observateurs de la mondialisation et qui constatent, tous les jours, l’existence de phénomènes de mondialisation et de l’avancée de certains d’entre eux.
Pour bien comprendre ces phénomènes, il faut, qu’au-delà des statistiques et des jugements moraux ainsi que des positionnements politiques, juridiques et économiques des Etats, parler d’un acteur essentiel de la mondialisation: l’«individu-monde mondialisé».
Derrière ce terme quelque peu barbare, se trouve celui qui détient la clé d’un monde ouvert et de son évolution passée, actuelle et future.
Faisons sa connaissance et analysons son rôle.
Dans notre modernité, postmodernité, voire hyper-modernité (!) mondiales – et pas seulement occidentales comme le prétendent parfois ses adversaires -, l’autonomie de l’individu augmente tout autant que son métissage culturel.
En conséquence, il choisit de plus en plus ses références existentielles, sa façon de penser, sa manière de vivre, ses goûts en tout genre parmi les choix infinis que lui propose un monde ouvert où les cultures se rencontrent, se mélangent et s’entrechoquent.
Une réalité indépendante de ses revenus (même si ceux-ci sont une variable d’ajustement dans le degré d’ouverture au monde quand il s’agit de consommer de la mondialisation culturelle et médiatique, par exemple).
Vivant désormais en temps réel ce qui se passe aux quatre coins de la planète, au courant des modes, des mouvements politiques, sociaux, sociétaux et culturels ainsi que des comportements de ses pairs qu’ils soient à Pékin ou à New York, à Paris ou à Bombay, il se construit en s’immergeant dans toutes ces influences voulues ou non qui l’atteignent et l’entourent continuellement.
Sans oublier, évidemment, qu’il est, en retour, un acteur actif et créatif de cette culture mondiale métissée.
Résultat, ses goûts sont de plus en plus mondialisés (peu importe qu’il consomme un produit venant d’un autre pays ou une copie fabriquée dans son propre pays). De même, ses références sont de plus en plus mondialisées tout comme son discours, son quotidien et son mode de vie.
L’individu-monde mondialisé construit ainsi sa propre différence et non comme l’affirment faussement et péremptoirement les adversaires du métissage, son uniformisation et sa ressemblance aux autres.
Il est un monde à lui tout seul, où il entretient des liens avec les autres individus-mondes mondialisés avec qui il est connecté en réseaux, à la fois, de proximité et de grand large.
C’est pourquoi, actuellement, chez les observateurs avisés, se pose la question du délitement des liens sociaux traditionnels au fur et à mesure de la montée en puissance de cet individu-monde mondialisé et non une quelconque peur d’uniformisation.
Or donc, si l’on se place au niveau de l’humain, force est de reconnaître que l’on n’est pas dans une «semi-mondialisation» et encore moins dans une «démondialisation». On est seulement dans un processus de mondialisation qui évolue, non de façon linéaire, mais dans tous les sens et à des vitesses différentes.
Même si, demain, la globalisation économique et financière connaît un grand coup d’arrêt, cela ne remettra pas en cause l’existence de la mondialisation. Alors, autant travailler sur cette réalité que d’élaborer des théories fumeuses qui ne font que faire perdre du temps et embrouiller les esprits par rapport aux énormes défis que ce processus de mise en réseau du monde recèle.
Alexandre Vatimbella
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dimanche 22 mai 2011

LA SEMAINE DE LA MONDIALISATION. En 2025, la moitié de la croissance mondiale viendra de six pays émergents / La guerre de succession à la tête du FMI a commencé entre Europe et pays émergents / Terres cultivées –terres cultivables, il y a encore de la marge


Selon le rapport «Global development horizons 2011/ Multipolarity: the new global economy» (Perspectives du développement mondial 2011 / Multipolarité : la nouvelle économie mondiale), «en 2025, plus de la moitié de la croissance mondiale sera concentrée dans six grandes économies émergentes (le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, la Corée du Sud et la Russie) et le système monétaire international ne sera probablement plus dominé par une seule monnaie».
En outre, «ce groupe de pays émergents connaîtra une croissance annuelle moyenne de 4,7% entre 2011 et 2025» alors que «les prévisions de croissance pour les pays avancés ne sont que de 2,3% pour la même période». Cependant, «ces pays continueront à dominer l’économie mondiale, la zone euro, le Japon, le Royaume-Uni et les Etats-Unis restant les principaux moteurs de la croissance mondiale».
Selon Justin Yifu-Lin, économiste en chef de la Banque mondiale et premier vice-président, Économie du développement, «l’expansion rapide des pays émergents a modifié la répartition des pôles de croissance économique entre pays développés et pays en développement, créant un monde véritablement multipolaire».
Cependant, rien ne se fera sans des réformes prévient la Banque mondiale: «Pour maintenir leur croissance et faire face à des risques plus complexes, les économies qui abritent de nouveaux pôles de croissance doivent réformer leurs institutions, notamment dans les secteurs économique, financier et social. La Chine, l’Indonésie, l’Inde et la Russie ont tous des problèmes à régler au niveau des institutions et de la gouvernance. Le capital humain et l’accès à l’éducation sont des sujets de préoccupation dans certains pôles de croissance potentiels, en particulier le Brésil, l’Inde et l’Indonésie».
Par ailleurs, «avec l’apparition d’une importante classe moyenne dans les pays en développement et l’évolution démographique de plusieurs grands pays d’Asie de l’Est, la consommation devrait continuer d’augmenter, ce qui aidera à maintenir le rythme de la croissance mondiale».
Néanmoins, cale posera évidemment des questions de répartition des richesses mais également de la capacité de la planète à pouvoir gérer cette croissance en terme de matières premières, de problèmes environnementaux et alimentaires.
Quant au système monétaire international, «le scénario le plus probable à l’horizon 2025 est celui d’un système multidevises dominé par le dollar, l’euro et le renminbi (yuan)», a estimé Mansoor Dailami, auteur principal du rapport et chef de l’équipe Nouvelles tendances mondiales à la Banque mondiale, ajoutant que «le renminbi (yuan) est appelé à jouer un plus grand rôle au cours des dix prochaines années, vu la taille de la Chine et la mondialisation rapide des entreprises et des banques chinoises»

Tous les pays émergents, de la Chine à l’Inde, de la Thaïlande au Brésil montent au créneau pour réclamer que le prochain directeur général du FMI (Fonds monétaire international) soit issu de leurs rangs. Dans le même temps, tous les pays européens, de la France à l’Allemagne en passant par l’Italie et la Commission européenne, ont revendiqué cette place qu’un de leurs représentants occupent depuis toujours.
Entre des pays émergents qui veulent affirmer leur montée en puissance et des pays européens qui ne veulent pas perdre leur position mondiale, la bataille est engagée.
Qui va gagner?
En simple arithmétique, le poids de l’Europe est plus fort que celui des pays émergents. Donc, un avantage pour un candidat européen. Mais l’élection d’un candidat venu d’un pays émergent serait un symbole fort.
Cependant, peut-être un symbole trop fort pour l’Europe avec ce passage de témoin qui démontrerait sa perte de puissance. Et certains pays émergents comme le Brésil sont prêts à accepter que, cette fois-ci encore, un Européen soi nommé. D’autant que la crise de la Zone euro impose un traitement particulier avec la présence, à la tête du FMI, d’une personnalité bien au fait de la question.
Pour l’instant, et malgré sa nationalité, c’est la ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, qui tient la corde. Pour sa compétence, pour son expérience, pour sa connaissance des dossiers, parce qu’elle serait la première femme à occuper le poste, parce qu’elle est d’un pays Européen et… parce qu’elle ne ressemble en rien à Dominique Strauss-Kahn!

Selon une analyse du Centre de prospectives et d’études du ministère français de l’Agriculture, «les superficies de terres utilisables en culture pluviale (sans besoin d’irriguer) et non encore cultivées sont très étendues à l’échelle du monde, de plusieurs grandes régions et de nombreux pays, en particulier en Amérique du Sud et en Afrique subsaharienne» malgré un idée largement répandue sur le manque de plus en plus grand de terres agricoles.
Intitulée «Terres cultivables et terres cultivée: apports de l’analyse croisée de trois bases de données à l’échelle mondiale» et rédigé par Laurence Roudart, professeur de Développement agricole à l’université libre de Bruxelles, l’étude indique toutefois, qu’en revanche, «cette ressource apparaît rare, voire épuisée, au Moyen-Orient et en Asie. Le développement de l’irrigation permettrait d’étendre les superficies cultivables en céréales dans plusieurs régions où cette ressource est rare, notamment en Asie centrale et au MoyenOrient».
Cependant, «A l’échelle du monde, les superficies des terres utilisables en culture pluviale sont largement supérieures aux superficies nécessaires pour assurer tout à la fois des conditions de sécurité alimentaire satisfaisantes pour l’ensemble de l’humanité et un certain développement des cultures pour les agrocarburants. Cette conclusion reste vraie même en se plaçant dans l’hypothèse d’une très faible croissance des rendements des cultures, selon un scénario de révolution doublement verte durable, et même en excluant de la mise en culture toutes les forêts et toutes les zones actuellement protégées».
Une analyse optimiste dans un débat qui divise les experts. Certains, en effet, estiment que certaines terres agricoles décomptées dans les statistiques sont très atteintes par l’érosion, la salinité et la culture intensive et ne devraient plus être fertiles dans les années à venir.
Néanmoins, prévient Laurence Roudart, «la valorisation durable de ces ressources en terres cultivables requiert des politiques publiques appropriées de prix agricoles, d’accès à la terre et de recherche-développement orientées vers les besoins et les possibilités des producteurs pauvres». Là, tout le monde sera d’accord…

Alexandre Vatimbella
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vendredi 20 mai 2011

CHINE-ECONOMIE. La sécheresse perturbe l’économie chinoise


Les conséquences du manque d’eau dans certaines régions de la Chine alarment les autorités.
Inflation, raréfaction d’eau potable, récoltes en berne, pénurie d’électricité et pollutions sont les conséquences les plus importantes de la plus grave sécheresse qui sévit dans le centre de la Chine depuis plus de 150 ans.
De nombreux Chinois ont ainsi un accès limité à l’eau potable pendant que de nombreux ouvrages hydroélectriques ont du cesser leur activité.
De son côté, la hausse des prix des produits alimentaires, du à des récoltes moins abondantes, qui atteint déjà des sommets (environ 10% en tendance annuelle) ne devrait pas s’atténuer dans les mois à venir, selon les experts, entraînant le pays dans une forte inflation
Nicolo Morfino
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jeudi 19 mai 2011

CHINE-ENVIRONNEMENT. La Chine estime que le barrage des Trois-Gorges est responsable de «graves problèmes» humains et environnementaux


Mis en service entre 2006 et 2009, le plus grand ouvrage du monde de la sorte et fierté des autorités chinoises, aurait un impact négatif sur les populations et la nature.
Même si cela arrive de plus en plus souvent, ce n’est pas tous les jours que l’on voit le gouvernement chinois expliquer que sa politique est peut-être responsable de graves problèmes.
Pourtant, c’est ce qui vient d’arriver avec la publication d’un communiqué officiel affirmant que le fameux barrage des Trois-Gorges, le plus grand ouvrage de la sorte dans le monde, est la cause de pollution et de mauvaises conditions de vie de la population mais est aussi un facteur de risques en matière de catastrophes naturelles.
Car, même si Pékin indique en préambule que «le projet des Trois-Gorges a engendré des bienfaits importants», il y a «des problèmes à traiter de manière urgente en ce qui concerne le relogement et le bien-être des personnes déplacées par sa construction, la protection de l'environnement et la prévention des désastres géologiques».
Des mesures vont donc être prises pour remédier à ces «problèmes» car, selon le communiqué, «les personnes doivent toujours être prioritaires afin de garantir un équilibre entre leur bien-être, la protection de l'environnement et un développement durable et équilibré».
Un discours dans l’air du temps en Chine où le Parti communiste cherche à bâtir une société harmonieuse où la population est la priorité des priorités.
Dès lors, poursuit le document, les autorités vont «renforcer la protection écologique et le contrôle de la pollution dans la région du réservoir (...) et la prévention et le contrôle des catastrophes géologiques».
Alexandre Vatimbella
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mercredi 18 mai 2011

RUSSIE-CROISSANCE. Croissance russe de 4,1% au premier trimestre


Conforme aux prévisions, la hausse du PIB est toujours due aux prix élevés des matières premières énergétiques.
Le PIB de la Russie a crû de 4,1% au premier trimestre de 2011 selon les chiffres officiels publiés par Rosstat, l’institut des statistiques. C’est, à peu de choses près, ce qu’attendaient les analystes.
Ce chiffre montre que le pays a retrouvé le chemin de la croissance après avoir été très durement touché par la crise économique et financière mondiale de 2008-2009.
Reste que la bonne santé de l’économie russe est due quasi-exclusivement aux exportations de matières premières énergétiques dont les prix ont flambé ces derniers mois.
Une problématique qui n’a pas encore été résolue par Moscou qui souhaite ardemment diversifier ses exportations mais également booster la consommation intérieure afin de créer les conditions d’un développement dans la durée. La création de pôles d’innovation sur le modèle américain de la Silicon Valley en est une des tentatives.
Jean-Louis Pommery
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mardi 17 mai 2011

INDE-ENERGIE. L’Inde continue sa dérégulation du prix des carburants avec une hausse de 9%


Pendant des années, l’essence a été largement subventionnée jusqu’à ce que le gouvernement indien décide de jouer le jeu de la vérité des prix, largement incité en ce sens par la communauté internationale.
La huitième hausse des prix du carburant en Inde en un peu moins d’un an a été particulièrement forte, 9%. Il faut dire que l’envolée des cours du pétrole imposait ce relèvement par le gouvernement  afin que les compagnies pétrolières publiques ne subissent pas des pertes encore plus massives.
Du coup, l’inflation qui est déjà très élevée va bondir. Mais il était difficile pour les autorités de ne pas répercuter la hausse des cours alors que dans le monde le prix des carburants s’est renchérit ces derniers mois.
Cependant, pour ne pas trop mécontenter les Indiens, la hausse du prix des carburants n’a été que de moitié de la réalité de l’envolée des cours.
Louis-Jean de Hesselin
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lundi 16 mai 2011

MONDIALISATION-CHINE/ETATS-UNIS-ECONOMIE. Retour en force du «Made in USA»?


Alors que les coûts de production vont flamber en Chine dans les années qui viennent, ils vont baisser aux Etats-Unis. D’où un probable phénomène de relocalisation de la production sur le territoire américain selon le Boston consulting group.
Est-ce le retour en force du «Made in USA»? Selon le cabinet de consultant Boston consulting group (BCG), on pourrait assister, dans les cinq années à venir, à un vaste mouvement de relocalisation d’entreprises américaines parties chercher des coûts de production plus bas, en particulier en Chine. Comme l’explique un expert de BCG, «nous nous attendons à ce que les coûts nets de travail pour la production en Chine et aux Etats-Unis convergent autour de 2015».
La raison de ce bouleversement en cours? Avec la crise, beaucoup d’Etats de l’union ont des coûts de main d’œuvre parmi les plus bas dans le monde développé. Du coup, le pays pourrait connaître une renaissance industrielle selon les auteurs du rapport.
Ainsi, estime BCG, avec «une hausse des salaires chinois de 17% par an et une valeur du yuan qui continue à s’apprécier, la différence entre les coûts de production aux Etats-Unis et en Chine se rétrécissent rapidement. Dans le même temps les lois permettant une plus grande flexibilité du travail et les incitations prises par plusieurs Etats – comme le Mississipi, la Caroline du Sud et l’Alabama – augmentent la compétitivité pour être des bases à bas coûts afin de pourvoir le marché américain».
D’autant que d’autres études ont montré que les délocalisations n’avaient pas toujours été bénéfiques pour les entreprises avec de nombreux problèmes causés par la production dans un pays étranger, loin du marché où les produits sont commercialisés et fabriqués par une main d’œuvre sous-qualifiée.
La relocalisation est d’ailleurs déjà en cours et les experts démontrent avec force d’arguments que produire aux Etats-Unis est souvent une décision beaucoup plus rationnelle et efficace.

Alexandre Vatimbella
© 2011 LesNouveauxMondes.org

dimanche 15 mai 2011

LA SEMAINE DE LA MONDIALISATION. Pour la Banque mondiale, les conflits armés empêchent le développement / Selon l’Iiddri, les pays émergents de plus en plus concernés par le développement durable


La banque mondiale vient de publier son rapport 2011 sur «le développement dans le monde». Sous-titré cette année «Conflits, sécurité et développement», celui-ci se focalise sur les conséquences des conflits armés et de la criminalité organisée sur le développement.
Ainsi, pour l’organisation financière internationale, «non seulement l’insécurité subsiste, mais elle est devenue un défi majeur de notre époque en matière de développement. Un milliard et demi d’êtres humains vivent dans des États fragiles, des pays touchés par un conflit ou des zones où sévit une criminalité organisée de grande ampleur. Aucun pays fragile ou frappé par un conflit n’a encore atteint un seul des objectifs de développement pour le Millénaire (ODM) de l’Organisation des Nations Unies. De nouvelles menaces — criminalité organisée et trafics illégaux, troubles civils dus aux chocs économiques mondiaux, terrorisme — se sont ajoutées aux préoccupations suscitées par les guerres conventionnelles entre États et au sein des pays. Une grande partie du monde a accompli des progrès rapides dans la lutte contre la pauvreté durant les 60 dernières années, mais les zones qui enchaînent les cycles de violence politique et criminelle sont très en retard, leur croissance économique est compromise et leurs indicateurs de développement humain ne s’améliorent pas».
Pour les auteurs du rapport, «il est crucial de renforcer la gouvernance et les institutions légitimes pour assurer la sécurité des citoyens, la justice et l’emploi et rompre ainsi l’enchaînement des cycles de violence».
Afin d’y parvenir, la Banque mondiale estime qu’il est «possible de rétablir la confiance et de transformer les institutions chargées de la sécurité, de la justice et de l’économie en l’espace d’une génération, même dans les pays qui ont été touchés par de graves conflits».
Pour autant, «la réalisation de cet objectif exige toutefois une grande détermination de la part des autorités nationales et une refonte du système international en fonction des risques du XXI° siècle et selon les principes suivants: recentrage de l’aide sur la prévention de la violence criminelle et politique, réforme des procédures des organismes internationaux, interventions au niveau régional et renforcement de la coopération entre les pays à revenu faible, intermédiaire et élevé».

Un numéro hors-série du mensuel Alternatives internationales réalisé en collaboration avec l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) de Science Po Paris, intitulé «L’état de la terre 2011» vient se sortir. Les chercheurs de cet institut font le panorama de la situation environnementale de la planète en vingt-cinq thèmes.
L’Iddri estime, par ailleurs, que les grands pays émergents commencent à comprendre les défis environnementaux et leur comportement en la matière est en train de changer. Ainsi, Emmanuel Guérin, directeur du programme énergie et climat, explique que «les pays émergents ne sen tiennent pas à une attitude défensive. Progressivement, ils ont adopté une posture plus constructive, tant du côté des négociations internationales que de leur propre évolution vers une économie moins carbonée».
Et de prendre en exemple l’Inde qui, après sa «diplomatie du non» en la matière, a opéré un «revirement» qui «s’explique par ses intérêts économiques (limiter les impacts du changement climatique), mais aussi et surtout géopolitiques: ce pays a pris conscience des risques d’isolement que lui faisait courir une posture d’opposition systématique».
Pour l’auteur, ce «renversement de perspective» que l’on note dans les pays émergents comme en Europe «signe le fait que les enjeux climatiques ne sont plus considérés comme relevant des seules politiques environnementales, mais appellent un changement profond de politique économique dans tous les secteurs (…)».

Alexandre Vatimbella
© 2011 LesNouveauxMondes.org

vendredi 13 mai 2011

CHINE-CONSOMMATION. Augmentation de 128% des ventes d’appareils électroménagers depuis le début 2011


Grâce à des subventions, les habitants des zones rurales ont acheté en masse des téléviseurs, réfrigérateurs et autres machines à laver.
Pour stimuler la consommation intérieure mais aussi pour booster les ventes des fabricants nationaux, le gouvernement a largement subventionné l’achat d’appareils électroménagers dans les campagnes depuis 2009, au moment où la crise économique et financière mondiale était à son plus fort.
Ce programme, qui a été systématiquement reconduit depuis, a donné des résultats particulièrement bons ces derniers mois puisque les ventes ont bondi de 91% dans les zones rurales de janvier à avril 2011 par rapport à la même période de 2010. La hausse a même atteint les 128% au niveau national au cours de ces quatre mois par rapport à la fin 2010!
Les appareils les plus achetés ont été les téléviseurs et les réfrigérateurs.
Le nombre d’appareils vendus en quatre mois a été de plus de 39,5 millions d’unités.
Nicolo Morfino
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jeudi 12 mai 2011

MONDIALISATION-ECONOMIE. Cités globales: New York, numéro un, Beijing en tête des villes de pays émergents


Dans le classement des principales villes mondialisées, New York continue sa course en tête suivie de plusieurs villes moyennes. Beijing est en tête des villes de pays émergents.
Pour la quatrième année, le cabinet de conseil PricewaterhouseCoopers publie son classement des vingt-six principales cités globales selon dix indicateurs qui prennent en compte la finance, les affaires, les infrastructures, la santé et la culture ainsi que le coût et la qualité de la vie.
New York garde sa première position comme dans le classement des villes mondialisées publié il y a peu par le cabinet McKinsey Global Institute. Mais la surprise est que la mégalopole américaine est suivie par quatre villes moyennes, Toronto, San Francisco, Stockholm et Sydney qui devancent les grandes villes de Londres, Chicago, Paris, Singapour et Hong Kong.
Beijing, en tête des villes de pays émergents, est dix-septième, Shanghai est dix-neuvième, Mexico-city est vingtième devant Moscou, Santiago du Chili, Istanbul, Sao Paulo, Johannesburg et la seule ville indienne est Mumbai qui se classe à la vingt-sixième place.
Louis-Jean de Hesselin
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mercredi 11 mai 2011

MONDIALISATION-CHINE/ETATS-UNIS-ECONOMIE. Le dialogue stratégique sino-américain accouche de bons sentiments


Le rendez-vous entre la Chine et les Etats-Unis à Washington a été plus consensuel que les précédents, les deux pays ayant intérêt à coopérer ensemble.
La troisième série du dialogue stratégique économique sino-américain qui s’est tenue à Washington a accouché d’un accord où l’on retrouve tous les grands principes d’une bonne coopération sans évidemment aucune contrainte de les appliquer...
Le document final indique que «les Etats-Unis et la Chine travailleront ensemble -- sur la base de l'intérêt commun, de la promotion d'une coopération d' un point de vue durable, stratégique et primordial -- pour bâtir un partenariat global et économiquement bénéfique pour les deux pays, accroître la prospérité et le bien-être, et parvenir à une croissance forte, durable et équilibrée de l'économie mondiale».
Au-delà de ce texte lénifiant et malheureusement sans lendemain, les deux grandes puissances économiques ont tout intérêt à travailler ensemble malgré leurs divergences profondes et leurs rivalités fortes.
Ainsi, les Etats-Unis ont absolument besoin des futurs investissements chinois tout comme ils ont besoin actuellement des achats de leurs bons du Trésor par le gouvernement de Pékin. Timothy Geithner l’a rappelé en mettant en sourdine les critiques contre la politique économique chinoise, même si les Américains ont encore une fois rappelé leur désir de voir le yuan s’apprécier plus fortement face au dollar.
 Et la Chine se doit de supporter l’économie américaine qui demeure le principal débouché de leurs exportations et donc de leur croissance. Sans oublier la technologie US qu’elle souhaite acquérir pour pérenniser son développement et qui lui est, pour l’instant, largement refusée par les autorités des Etats-Unis.
Alexandre Vatimbella
© 2011 LesNouveauxMondes.org

mardi 10 mai 2011

MONDIALISATION-CHINE-ECONOMIE. La Chine semble incapable de changer son modèle de croissance


Le mois d’avril a vu revenir un excédent commercial record et une baisse de la consommation intérieure, tout le contraire de la volonté des autorités chinoises qui ne parviennent décidemment pas à initier une nouvelle ère dans le développement économique du pays.
Mauvaise nouvelle pour la Chine, mauvaise nouvelle pour le monde.
Au mois d’avril, l’économie chinoise a enregistré un excédent commercial de 11,4 milliards de dollars. Et le montant pourrait même être plus important au mois de mai.
Ce n’est pas tant l’augmentation des exportations qui a conduit à cette situation qu’une baisse des importations.
Toujours est-il que celle-ci est à l’exact opposé de ce que souhaite les autorités chinoises qui, dans le nouveau plan quinquennal, le douzième du nom, veulent rééquilibrer le développement du pays en donnant la priorité à la consommation intérieure et que celle-ci prenne le relais des exportations comme moteur de la croissance.
De nombreux experts sont dubitatifs depuis plusieurs années quant à la possibilité pour le géant asiatique d’y parvenir, tout au moins facilement, tant l’ensemble de l’appareil productif et commercial a été conçu autour d’exportation de produits à bas prix.
Cette incapacité d’agir efficacement sur le modèle de développement est également un motif d’inquiétude mais aussi de mécontentement pour les partenaires commerciaux de la Chine au premier rand desquels on trouve évidemment les Etats-Unis mais aussi l’Union européenne.
La hausse du yuan face au dollar ces derniers mois (environ 5% sur un an) avait laissé espérer des relations économiques entre Pékin et les pays avancés plus apaisées (même si, dans le même temps, l’euro s’est renchérit face à la monnaie chinoise). D’ailleurs, les Etats-Unis, qui accueillent en ce moment, le dialogue stratégique sino-américain, s’en étaient félicités.
Un coup d’épée dans l’eau?
Alexandre Vatimbella
© 2011 LesNouveauxMondes.org

lundi 9 mai 2011

CHINE-ECONOMIE. La croissance de la Chine pourrait être menacée dès 2013


Dans un article publié par Project syndicate et argumenté, l’économiste américain Nouriel Roubini estime que «l’économie chinoise est en surchauffe» et que sa croissance pourrait connaître un «coup d’arrêt brutal».
L'économie chinoise est aujourd'hui en surchauffe. Et pourtant, à long terme, ses surinvestissements auront des conséquences déflationnistes à la fois sur le plan intérieur et extérieur. Quand il ne sera plus possible d'augmenter les investissements fixes, probablement après 2013, la Chine connaîtra sans doute un fort ralentissement. Au lieu de se focaliser sur une légère baisse de la croissance aujourd'hui, les responsables chinois feraient mieux de se préoccuper du coup d'arrêt brutal qui pourrait l'affecter durant la deuxième partie du plan quinquennal.
Malgré la rhétorique qui entoure ce plan (comme les précédents, il vise à augmenter la part de la consommation dans le PIB), on constate que la croissance va continuer à reposer sur les investissements (notamment dans le logement social) plutôt que sur une appréciation plus rapide du yuan, des transferts fiscaux en faveur des ménages, la taxation et/ou la privatisation des entreprises publiques, la libéralisation du système d'enregistrement des familles (Hukou) ou la libéralisation de la politique financière.
Lors des dernières décennies, la croissance chinoise reposait sur la production manufacturière destinée à l'exportation et sur une devise faible. Cela a favorisé une épargne énorme de la part des ménages et des entreprises et conduit le pays à compter sur les exportations nettes et les investissements fixes (dans les infrastructures, l'immobilier et les secteurs industriels importateurs et exportateurs) pour poursuivre sa croissance.
Mais il est impossible à un pays quel qu'il soit d'être dynamique au point de réinvestir la moitié de son PIB dans la production sans finalement être confronté à une énorme surcapacité et à un problème crucial de crédits en défaut de paiement. La Chine connaît un excès de capitaux physiques, d'infrastructures et de constructions. C'est évident lorsqu'on voit des aéroports magnifiques mais vides, des trains à grande vitesse (qui diminueront le besoin des 45 aéroports prévus) ultramodernes vides eux aussi, des autoroutes qui ne mènent nulle part, des milliers de nouveaux bâtiments officiels destinés au gouvernement central ou aux gouvernements provinciaux, des villes fantômes et des hauts-fourneaux d'aluminium flambant neufs qui restent fermés pour éviter que les prix mondiaux ne plongent.
Le surinvestissement frappe également l'immobilier résidentiel de luxe et les immeubles à vocation commerciale. Dans l'automobile la capacité de production dépasse les ventes, même si l'on tient compte du récent rebond. La surcapacité de production dans de nombreux secteurs, notamment ceux de l'acier et du ciment, s'accentue encore. A court terme, le boom de l'investissement va alimenter l'inflation, car le maintien de la croissance nécessite une consommation intensive des ressources. Mais la surcapacité va ensuite conduire inévitablement à une forte pression déflationniste, en commençant par le secteur manufacturier et l'immobilier.
En fin de compte, très probablement après 2013, la Chine devra faire face à un atterrissage brutal. Toutes les périodes d'investissement excessif - en particulier dans les années 1990 en Asie de l'Est-se sont terminées par une crise financière et/ou une longue période de faible croissance. Pour éviter ce sort, la Chine doit épargner moins, réduire ses investissements fixes, diminuer la part de ses exportations nettes dans son PIB et accroître celle de la consommation.
Nouriel Roubini
© 2011 Project syndicate

dimanche 8 mai 2011

LA SEMAINE DE LA MONDIALISATION. L’Inde tente de se faire accepter comme acteur majeur de la mondialisation


De passage à Paris, Irupama Rao, secrétaire générale aux Affaires étrangères de l'Inde est venue délivrer un message lors d’une conférence à l’IFRI (Institut français des relations internationales): l’Inde veut sa place, toute sa place, parmi les grandes nations qui gèrent la mondialisation. Et le pays est prêt à assumer ses responsabilités, quoiqu’en disent certains dans les pays occidentaux, dans toutes les instances internationales, du G20 au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Concernant ce dernier, elle a redit la revendication de New Delhi d’en être un membre permanent. Et pour prouver que l’Inde y avait toute sa place, elle a pris l’exemple de sa présence actuelle comme membre non permanent du Conseil et des positions responsables adoptées par son pays
L’Inde est donc bien dans le mouvement de la mondialisation et veut faire entendre sa voix qui, selon elle, est originale en privilégiant la négociation sur la confrontation, ce qui, selon madame Rao est normal pour un pays façonné par la vision non-violente de Gandhi.
En outre, l’Inde se déclare solidaire du Brics et des pays qui le composent même si ses relations avec la Chine ne sont pas simples.
Parlant de ce dernier pays, la secrétaire générale a affirmé que l’Inde est persuadée que ses «relations avec la Chine seront, dans les années à venir parmi les plus importantes pour le monde».
Mais elle a ajouté que le gouvernement de New Delhi souhaitait une relation économique équilibrée avec la Chine en citant les exemples des produits pharmaceutiques et informatiques indiens qui ne devaient pas subir le protectionnisme de Pékin.
Cependant, elle a estimé qu’il n’y avait pas de raison de douter qu’il y a de place pour le développement de deux pays comme la Chine et l’Inde en Asie et dans le monde.
En revanche, Irupama Rao n’a eu que des paroles positives pour décrire les relations de l’Inde avec les autres membres du Brics et notamment le Brésil et l’Afrique du Sud. Elle avait sans doute moins besoin de parler de la Russie qui est un allié traditionnel.
Pour autant, elle n’a pas voulu minorer les relations avec l’Occident dont le pays a besoin pour son développement mais aussi parce que la démocratie rapproche l’Inde des pays de l’Union européenne et des Etats-Unis. Elle a ainsi déclaré que l’Inde partageait beaucoup de points de vue avec la France et les Etats-Unis.
Mais ce plaidoyer se heurte à une réalité, les hésitations et la volonté à tout crin de se singulariser par rapport aux positions des pays occidentaux. Le récent «Printemps arabe» et la guerre civile en Lybie en sont deux exemples frappants. Ainsi, l’Inde a beaucoup critiqué l’action des pays occidentaux, se réfugiant dans une posture de respect de la souveraineté nationale et des régimes en place.
En adoptant cette position, elle s’est dangereusement rapprochée de la Chine qui a pris pour habitude de critiquer toutes les actes des pays occidentaux en la matière, à, la fois par principe mais aussi par peur que l’on commence à s’intéresser de trop près à son régime autoritaire… La seule exception ayant été pour Pékin de se féliciter de l’élimination de Ben Laden. Il faut dire que les autorités chinoises craignent fortement le terrorisme islamiste, notamment dans la province musulmane du Xinjiang.
Alexandre Vatimbella
© 2011 LesNouveauxMondes.org

vendredi 6 mai 2011

MONDIALISATION-CHINE-ECONOMIE. La Chine devrait investir 2.000 milliards de dollars dans le monde dans les dix ans à venir


Selon une étude américaine, l’Europe devrait être un des principaux bénéficiaires de ces investissements directs mais peut-être pas les Etats-Unis.
Après avoir été le réceptacle des investissements directs des pays avancés au cours des trente dernières années, la Chine pourrait devenir le principal investisseur dans ces mêmes pays dans les dix ans à venir selon une étude de l’Asia society de New York et du Woodrow Wilson center for international scholars de Washington.
Ainsi, les 2.000 milliards de dollars que la Chine s’apprête à investir dans le monde au cours de la prochaine décennie pourraient être principalement dépensés dans les pays avancés, notamment par l’acquisition d’entreprises, d’usines, de gisements de matières premières et de terres agricoles.
Si les pays européens devraient être parmi les principaux bénéficiaires, l’étude s’inquiète d’un possible désintérêt de la Chine pour les Etats-Unis à cause de leur politique hostile à Pékin et de la rivalité des deux pays sur la scène internationale.
L’hostilité manifestée part les officiels et les élus américains ainsi que par la population de voir les capitaux chinois racheter des entreprises américaines mais aussi la peur de voir celles-ci se délocaliser ensuite avec leurs machines en Chine pourraient également barrer la route à ces investissements.
Sans parler de la possibilité pour les Chinois de s’emparer des dernières technologies US.
De même, la crainte est grande de voir le gouvernement chinois posséder directement ces acquisitions puisque la délimitation entre le secteur privé et le secteur public en Chine est souvent peu claire.
Car, même si les banques américaines se battent pour attirer les investissements directs chinois sur le sol américain et si Washington affirme qu’ils sont les bienvenus, de grandes préventions demeurent.
Mais, un des obstacles à ces capitaux pourraient aussi venir d’infrastructures déficientes (d’autant que le réseau routier est en mauvais état, que Congrès n’a pas voté les dépenses nécessaires pour développer un réseau ferroviaire à grande vitesse, sans parler du réseau électrique qui nécessite une modernisation urgente).
Dernier problème pour les Etats-Unis: si la Chine ne pouvait investir sur le territoire américain, elle pourrait prendre des mesures de rétorsions vis-à-vis des entreprises américaines qui veulent investir sur le territoire chinois.
Alexandre Vatimbella
© 2011 LesNouveauxMondes.org