Même si le document que vient de publier la Commission de Bruxelles parle globalement de matières premières, c’est avant tout le chantage de la Chine à propos de ces minerais de première importance qui est posé.
L’affaire des terres rares chinoises n’a pas fini d’être au cœur des réflexions des relations sino-occidentales. En ayant décidé d’imposer des quotas d’exportations sur ces matières premières de première importance pour les technologies de pointe dont elle est la quasi-seule productrice mondiale, au nom de la protection de ses richesses mais aussi pour lutter contre la pollution, la Chine a fortement mécontenté ses clients européens et américains. Plus largement, elle a posé le problème crucial de l’approvisionnement des pays avancés en matières premières stratégiques.
La Commission de Bruxelles vient de publier un document à ce sujet. Même s’il parle des matières premières stratégiques en général, il est centré sur la problématique des terres rares chinoises afin d’adopter une position qui permette, à la fois, de trouver un approvisionnement diversifié, de recycler sur place, en Europe, et de ne pas être passif face aux pressions des pays producteurs.
Concernant ce dernier point, l’Union européenne envisage de mettre dans la balance l’ensemble de ses relations commerciales avec les pays qui ne respecteraient pas ses intérêts stratégiques. Par exemple, Bruxelles estime qu’il faudrait alors relever les droits de douanes des produits venant de ces pays.
Rappelons que les Etats-Unis et l’Union européenne ont déposé une plainte devant l’OMC (Organisation mondiale du commerce) afin de dénoncer les pratiques de la Chine à propos de ses terres rares afin de la contraindre à jouer les règles du commerce international définies par l’organisme dont elle est membre.
Alexandre Vatimbella
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