Le gouvernement brésilien, toujours furieux devant l’appréciation de sa monnaie, veut saisir l’OMC pour punir ceux qu’il nomme «les pires responsables» de cette situation.
Le Brésil ne décolère pas depuis des mois devant la manipulation des monnaies de la part de plusieurs pays. Pendant longtemps, sous le règne de Lula da Silva, les attaques étaient centrées quasi-uniquement sur les Etats-Unis. La prise de fonction de Dilma Rousseff en tant que présidente aurait-elle changé la donne? En tout cas, Guido Mantega, le ministre de l’Economie critique maintenant à égalité les Américains et les Chinois. Ces derniers sont considérés par la communauté internationale comme les plus grands manipulateurs mais le Brésil souhaitait jusqu’à présent ménager son partenaire dans le club du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) et son premier partenaire commercial.
Cette stratégie qui n’a donné aucun résultat, la Chine n’ayant fait aucun acte concret pour freiner la montée du real brésilien face à sa monnaie, le yuan, les autorités brésiliennes, très inquiètent pour leurs exportations et par la multiplication des capitaux spéculatifs qui se portent sur son marché financier, a décidé de réagir.
Selon Guido Mantega, «c'est une guerre des devises qui est en train de tourner à la guerre commerciale. (…) Nous avons d'excellentes relations commerciales avec la Chine (...) mais il y a quelques problèmes. (…) Bien sûr, nous souhaitons voir une réévaluation du yuan».
Quant au dollar, le ministre estime que le déficit de la balance commerciale américano-brésilienne en défaveur de son pays est le fruit d’une politique monétaire mise en place par Washington. Et il a indiqué qu’il allait porter l’affaire de la manipulation du dollar et du yuan devant l’OMC (Organisation mondiale du commerce).
Alexandre Vatimbella
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