Quand la Chine ou le Brésil s’inquiètent d’une hausse des prix de 5%, l’Inde bataille depuis des années contre des pourcentages bien plus élevés.
L’Inde se passerait bien de la spécificité de sa croissance, l’inflation. Celle-ci revient, tel un boomerang, dès que le PIB affiche des progressions importantes. Ces dernières années, la seule fois où la hausse des prix s’est calmée et n’a plus été la cauchemar des autorités politiques, économiques et financières fut lors de la crise économique 2008-2009.
Dès lors, depuis que la reprise économique a été particulièrement forte, les prix se sont à nouveau envolés mécaniquement. Et si au mois de décembre le gouvernement voyait avec satisfaction une décrue de ceux-ci, l’inflation se montait encore à 8,43%! Il faut dire que ce pourcentage a atteint, au cours de l’année 2010, plus de 10%. Et ce sont toujours des secteurs particulièrement sensibles politiquement qui sont touchés comme les denrées alimentaires de base.
Du coup, la Banque de réserve indienne (la banque centrale) a indiqué que sa priorité des priorités pour l’année 2011 serait la lutte contre l’inflation alors qu’elle s’apprête à relever ses taux d’intérêts, la septième fois en mois d’un an, pour tenter de la maîtriser une nouvelle fois.
Seule consolation pour le gouvernement du Premier ministre Manmohan Singh, tous les grands pays émergents ont désormais une inflation préoccupante, fruit de leurs formidables taux de croissance. On se console comme on peut…
Louis-Jean de Hesselin
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