Les secteurs de l’innovation de la recherche et développement et scientifique connaissent une progression rapide mais les études ne sont pas toujours à la hauteur.
La Chine n’est plus seulement l’usine du monde mais devient aussi son laboratoire scientifique et technologique. Voilà le message que veulent faire passer les autorités de Pékin, message relayé par de nombreux médias. Et si c’est vrai que l’effort financier en matière d’innovation, de recherche et développement et de recherche scientifique est important, ce n’est pas encore le cas au niveau qualitatif où il demeure derrière celui des Etats-Unis, de l'Europe ou du Japon.
Bien sûr, les chiffres sont impressionnants. Selon un rapport de l’Unesco, la dépense intérieure brute en recherche et développement a augmenté de plus de 260% entre 2002 et 2007 en passant de 30 milliards d'euros à 78,3 milliards d'euros. La Chine représentait 8,9% de cette dépense mondiale en 2007. Par ailleurs, La Chine s'apprêterait à rattraper les Etats-Unis et l'Union Européenne en nombres de chercheurs. Actuellement, elle possède 19,7% de l'effectif mondial de chercheurs contre 20,1% pour l'Union Européenne et 21,9% pour les Etats-Unis.
En outre, La production de publications scientifiques en Chine a plus que doublé en six ans, représentant 10,6% du total mondial en 2008, après l'Union Européenne (36,5%) et les Etats-Unis (31,1%). Les principales publications concernent, par ordre décroissant d'importance, la chimie, les sciences et techniques de l'ingénieur, la physique et la médecine clinique.
Mais quelle est la qualité de ces publications? Pour de nombreux spécialistes, la plupart n’ont aucun intérêt et ne font que reprendre d’anciennes recherches. De plus, le nombre de citations de ces recherches dans les travaux des chercheurs des autres pays (qui est une preuve de leur qualité) est très faible au vu, justement, de cet intérêt limité. Par ailleurs, la dépense en recherche et développement chinoise par chercheur ne représentait en 2007 que 55.000 euros en 2007, soit 3,5 fois moins que celle des Etats-Unis et 2,5 fois moins que celle de l'Union Européenne.
Dans les années à venir, la Chine devrait continuer sa progression mais elle devra faire un effort pour que la quantité rime avec qualité au-delà de quelques succès technologiques comme son train à grande vitesse et son superordinateur qu’elle a, elle-même, qualifiée de plus performant.
Alexandre Vatimbella
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