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samedi 4 décembre 2010

LA SEMAINE DE LA MONDIALISATION. Wikileaks, euro, jeux olympiques, Sarkozy en Inde


La publication des documents diplomatiques américains par le site internet Wikileaks  (où l’on trouve peu d’informations économiques, financières ou commerciales) n’a pas provoqué, pour l’instant, d’onde de choc particulièrement importante dans les relations internationales. Sans doute parce que ce qui est dit ne sont pas des révélations même si la façon dont c’est dit peut choquer parfois. La Chine a décidé de bloquer le site et de ne pas parler du contenu, la Russie s’est offusquée par la voix de son Premier ministre Vladimir Poutine, l’Europe est demeurée solidaire des Etats-Unis sauf en Allemagne où le Parti libéral a congédié un proche de son leader qui était un informateur de l’ambassade de Etats-Unis et l’Iran a expliqué qu’il s’agissait d’un complot international téléguidé par Washington…
Nicolas Sarkozy, l’ami de l’Amérique selon les dépêche diplomatiques US, est parti en fin de semaine pour l’Inde afin d’y passer quatre jours pour une «visite de travail» pour laquelle il a emmené avec lui quelques soixante-dix chefs d’entreprise surtout dans les domaines du nucléaire, de l’aérospatiale et du militaire. Une visite du président français essentiellement économique et commerciale  même si on y parlera également sécurité et terrorisme. La France peine dans beaucoup de pays émergents à augmenter ses parts de marché qui sont déjà assez basses. L’Inde est pourtant bien disposée pour commercer plus avec la France au-delà du nucléaire et du militaire (pour autant, elle n’a pas voulu acheter les avions Rafales…). D’autant plus que Paris fait les yeux doux à New Dehli en appuyant notamment l’Inde dans ses revendications pour que son poids dans les institutions internationales soit plus important et pour qu’elle puisse faire partie du Conseil de sécurité des Nations unies. Néanmoins, on ne s’attend pas à ce que des annonces de gros contrats soient faites (mais des accords économiques et financiers devraient être signés).
La FIFA (Fédération internationale du football) qui est une organisation opaque vient de créer la surprise en accordant les deux prochaines coupes du monde de football 2018 et 2022 – après le Brésil en 2014 - à la Russie (ce qui est une demi-surprise) et au Qatar (ce qui est une totale surprise). Pour beaucoup d’observateurs, il s’agit d’une histoire de gros sous, notamment pour le Qatar, petit pays, petite nation de football et qui ne possède actuellement aucune infrastructure digne de ce nom pour recevoir un tel événement mais qui a beaucoup de pétrodollars dans ses caisses. Néanmoins, Jeux Olympiques et Coupe du monde de football sont aujourd’hui les deux événements sportifs majeurs de la planète et, de ce fait, des événements également économiques, financiers et commerciaux de première importance. Il n’est donc pas étonnant que le lobbying entourant la désignation des pays organisateurs soit toujours soupçonné de faire la part belle aux intérêts financiers des deux parties.
L’euro s’est retrouvé une nouvelle fois dans la tourmente avec les problèmes de solvabilité de l’Irlande et de ses banques. La nouvelle poussée de fièvre après celle de la Grèce semble avoir été circonscrite et la devise européenne, après une baisse au début de la semaine, s’est reprise ces derniers jours. Pour autant, on attend maintenant le prochain épisode qui pourrait se dérouler au Portugal et en Espagne. Cependant, personne, à part quelques anti-européens notoires – ne remet en cause l’euro car son abandon serait encore plus catastrophique pour les pays de la zone euro (mais aussi pour toute l’Union européenne) que la crise larvée actuelle même si celle-ci pourrait s’aggraver.
Alexandre Vatimbella
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