Après un sommet du G20 décevant, l’actualité de la mondialisation s’est déplacée du terrain de la coopération (en panne) pourtant prônée par chacun et supportée par tous les organismes internationaux, du FMI à l’OCDE à celui de la croissance inflationniste dans les pays émergents et à la croissance molle au risque déflationniste dans les pays avancés.
Ainsi, selon l’OCDE, la croissance mondiale va faiblir en 2011 dans tous les pays du monde mais sera particulièrement faible dans les pays avancés, comme ceux de la zone euro ou les Etats-Unis. Cependant, elle demeurera élevée dans les grands pays émergents dont la peur est dorénavant que l’inflation déstabilise leurs économies et ne mange leur croissance. L’Inde et la Russie sont depuis longtemps dans cette problématique mais la Chine et le Brésil les ont rejointes. Les gouvernements des pays du Bric ont pris des mesures pour limiter les liquidités notamment par un resserrement du crédit.
La décision de la Réserve fédérale américaine d’injecter quelques 600 milliards de dollars dans l’économie américaine afin de soutenir l’activité et d’éviter la déflation continue de provoquer des remous notamment par la baisse du dollar que cette mesure a induite et qui va rendre les produits «made in usa» plus attractifs. Ben Bernanke s’est défendu de toute volonté de déstabiliser l’économie mondiale mais il a rappelé que les Etats-Unis ne pouvaient demeurer sans réaction face à l’atonie de la croissance américaine mais aussi face à des pays comme la Chine qui manipulent leurs monnaies et engrangent des excédents commerciaux importants.
La zone euro connaît de nouveau des turbulences avec les risques d’insolvabilité de l’Irlande dans les semaines à venir, sans oublier que la Grèce ne semble pas sortie d’affaire et que le Portugal pourrait être le prochain sur la liste. Pour autant, plus personne ne pense que l’euro va disparaître car ceci serait encore plus grave pour les pays qui l’ont adopté que la crise actuelle.
Si le prix du pétrole a encore baissé, en revanche, le prix du coton, lui, continue de monter. Du coup, les vêtements pourraient bien connaître une hausse de leurs prix comme l’ont indiqué les plus grandes chaînes mondiales.
A noter que les bourses chinoises ont joué au yoyo, les investisseurs craignant de nouvelles mesures afin d’éviter la spéculation et réguler le marché immobilier.
Alexandre Vatimbella
© 2010 LesNouveauxMondes.org