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lundi 15 novembre 2010

EDITORIAL-MONDIALISATION. G2: Pas besoin d’être amis pour gouverner le monde


D’un côté, les Etats-Unis, pays démocratique, première puissance mondiale en réparation. De l’autre, la Chine, pays autoritaire, deuxième puissance mondiale en pleine forme. Au milieu, le monde qui regarde ces deux grandes puissances s’affronter tout en étant obligées de s’entendre, attendant de savoir à quoi va ressembler l’ordre mondial dans lequel il va évoluer. Voilà, en un raccourci, ce qu’est la mondialisation aujourd’hui.
Car, le G2 est bien une réalité dans le sens où rien ne peut réellement se faire sans un aval tacite des Etats-Unis et de la Chine. Ce n’est certes pas une gouvernance mondiale explicite au sens où les deux pays ne son pas des alliés au sein d’un gouvernement uni. Ils ne poursuivent pas non plus un but général commun même si leurs destins semblent lier pour l’instant. C’est d’ailleurs cette destinée commune qui fait que ce duo pèse sur toute décision mondiale. Une sorte de gouvernance mondiale implicite, une gouvernance mondiale par défaut.
Ni la Chine, ni les Etats-Unis n’ont intérêt à un monde déstabilisé, ni à déstabiliser les sphères d’influence de chacun des deux pays à l’inverse de ce qui passait pendant la guerre froide soviéto-américaine. Et ils ont les mêmes ennemis, le terrorisme mondial qui frappe sans discernement leurs ressortissants. De ce point de vue le G2 est plutôt une force positive.
Bien sûr, les tensions ne manquent pas et elles vont se développer dans les années qui viennent que ce soit, par exemple en matière de zones d’influences politiques et économiques respectives ou de course aux matières premières de plus en plus rares. Néanmoins, on peut supposer que les Etats-Unis et la Chine essaieront d’abord de s’entendre ensemble pour se partager le gâteau avant d’en proposer les miettes aux autres. Ni l’Europe désunie, ni l’Inde, ni le Brésil, ni la Russie ne peuvent contrebalancer, chacun de leur côté, les deux grandes puissances et le G20 a montré ses limites quand la situation n’a pas d’urgence.
Après avoir nié l’existence d’un quelconque G2, les dirigeants chinois et américains ont fait de plus en plus référence à une concertation commune pour régler leurs problèmes qui sont souvent identiques aux problèmes du monde. Récemment, au sommet de Séoul, Barack Obama n’a pas dit autre chose à Hu Jintao même si la chaleur relationnelle ne semble pas être au rendez-vous. Mais on n’a pas besoin d’être amis pour gouverner le monde, juste de s’arranger pour faire prévaloir ensemble ses intérêts.
Alexandre Vatimbella
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