Après les Etats-Unis, après le Brésil, l’Union européenne a une nouvelle fois encouragé le gouvernement chinois à apprécier sa devise. Sans résultats.
Combien de temps la Chine pourra-t-elle demeurer sourde face aux demandes d’une grande partie de la planète de réévaluer sa monnaie. Des Etats-Unis à l’Inde, du Brésil à l’Union européenne, des appels au gouvernement chinois de faire un geste significatif en appréciant le yuan restent lettre morte.
La dernière tentative a eu lieu lors de la réunion Europe-Chine qui se déroule actuellement à Bruxelles après le sommet Asie-Europe. Ainsi, Jean-Claude Junker, le président de l’Eurogroupe a déclaré que «le taux de change réel effectif de la Chine reste sous-évalué» mais «les autorités chinoises ne partagent pas notre point de vue». De son côté, Jean-Claude Trichet a expliqué, dans un langage très diplomatique que «nous notons que l'évolution (du yuan) en termes de taux de change effectifs, et aussi vis-à-vis de l'euro, ne correspond pas exactement à ce nous espérons»…
Cette nouvelle offensive européenne intervient alors que l’euro connaît un haut à New York où il s’échangeait hier à plus de 1,38 dollar, ce qui fait craindre aux pays de la zone euro de nouvelles difficultés quant à leurs exportations qui sont pourtant essentielles au redémarrage de leurs économies. Elle intervient également alors que les Etats-Unis mettent de plus en plus la pression sur Pékin et que la Chambre des Représentants a voté une loi permettant à l’Administration Obama de prendre des mesures très dures contre les pays qui manipuleraient le taux de change de leur monnaie (un texte qui devrait arriver devant le Sénat avant la fin de l’année).
De son côté, le gouvernement du Brésil, pourtant allié à la Chine, parle de «guerre internationale des monnaies». Il faut dire que le real brésilien atteint des hauteurs qui inquiètent fortement Brasilia dont les exportations se renchérissent et qui se voit de plus en plus submerger par les produits à bas prix chinois du fait de la sous-évaluation du yuan. Une dernière situation que connaît également l’Inde et qui tend les relations entre les deux puissances d’Asie mais aussi l’Indonésie.
Alexandre Vatimbella
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