Soumis aux décisions de Washington et de Pékin, le gouvernement brésilien distribue blâmes et satisfécits aux deux grandes puissances mais ne peut empêcher pas le real d’être à ses plus hauts niveaux.
Un blâme pour Washington pour la baisse du dollar et les mesures prévues par la banque centrale, la Fed, d’injecter des liquidités dans l’économie américaine. Un satisfécit pour Pékin qui a relevé son taux de crédit de référence dans l’espoir de limiter les liquidités et empêcher l’inflation en Chine. Voilà les deux dernières interventions du ministre brésilien de l’économie, Guido Mantega. Evidemment, il ne s’agissait pas de s’immiscer dans la politique des deux grandes superpuissances économiques mais de rappeler une nouvelle fois que la sous-évaluation du yuan chinois et du dollar américain vis-à-vis du real brésilien avait des conséquences négatives pour la croissance du Brésil. Néanmoins, les bons et mauvais points distribués ne changeront sans doute pas grand-chose aux décisions prises par les gouvernements chinois et américains. Du coup, le Brésil s’est résolu à augmenter la taxe sur l’achat des obligations brésiliennes à court terme par des investisseurs étrangers en vue de réaliser des profits en jouant sur les taux de change. Mais cette décision, malgré les dires du ministre, peut avoir, à la longue, un effet néfaste sur l’investissement des capitaux étrangers dans le pays. D’où les appels à trouver une issue internationale à ce que le ministre a baptisé «guerre des monnaies» et dont le real est, pour l’instant, un des principaux perdants en voyant son cours continuer à monter…
Louis-Jean de Hesselin
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