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vendredi 17 septembre 2010

MONDIALISATION-ECONOMIE. Somme-nous dans un monde post-américain?


Selon le Rapport Ramses 2011 que vient de publier, nous sommes entrés dans une nouvelle phase de la mondialisation où l’Amérique, tout en demeurant la grande puissance dominante n’en est pas moins en repli.

Le rapport 2011 de l’IFRI (Institut français des relations internationales), le plus connu des think tanks français, se demande si l’on n’est pas en train de basculer lentement dans un monde post-américain. Mais comme l’a expliqué un de ses auteurs, Philippe Moreau Defarges, lors de la conférence presse organisée pour la sortie de l’ouvrage, «parler d’un monde post-américain, c’est aussi dire que celui-ci continue d’être façonner par les Etats-Unis». Car si l’hyperpuissance de Washington peut être remise en question, il n’en est pas de même du statut de superpuissance du pays et même, encore, de seule réelle superpuissance sachant que la Chine progresse extrêmement rapidement en matière économique mais pas autant en matière politique et d’influence sur la scène internationale.

Néanmoins, pour Thierry de Montbrial, directeur et fondateur de l’IFRI, «dans le domaine politique au sens large, il se confirme que multipolarité et hétérogénéité sont des termes qui caractérisent bien le système international émergent, par ailleurs toujours global. (…) Si la multipolarité et l’hétérogénéité du système international peuvent s’affirmer, c’est aussi en raison des difficultés américaines». Pour autant, il reconnait également qu’aucune autre nation ne peut encore disputer la suprématie mondiale aux Etats-Unis en se demandant cependant à quoi peut bien servir une telle position alors que la puissance militaire américaine ne parvient pas à finir les guerres qu’elle a entreprises, que ce soir en Irak ou en Afghanistan.

En matière de pays émergents, Thierry de Montbrial constate que «si l’on pose un regard un peu distancié sur le monde, on est surtout frappé par la poussée des Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine), auxquels il conviendrait d’ajouter la Turquie». Néanmoins, dans le concert des grandes nations, il voit aussi, si elle le veut, l’Union européenne (il estime par ailleurs que ce modèle d’union sera, à terme, celui de l’ensemble des pays de la planète).

En matière de gouvernance mondiale, le directeur de l’IFRI pense qu’elle va progresser grâce au G20 même si une instance politique à ses côtés manque actuellement (ce ne peut plus être le G8 mais cela pourrait être un Conseil de sécurité de l’ONU élargi). Une gouvernance mondiale dont la première tâche économique à moyen terme est «la réalisation d’un désendettement maîtrisé».

Alexandre Vatimbella

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