Même si les Etats-Unis sont ceux qui crient le plus fort contre la sous-évaluation du yuan, c’est le Brésil qui en paye le prix le plus élevé.
Avoir une monnaie en bonne santé, voire en trop bonne santé, ne comporte pas que des avantages, loin de là. C’est ce que doit se dire la Chine en regardant le Brésil, la confortant, sans doute, dans sa décision de refuser tout réajustement de la valeur de sa monnaie sous-évaluée d’environ 40% selon de nombreux spécialistes.
En revanche, les autorités brésiliennes ne décolèrent pas devant ce qu’elles nomment la «guerre internationale des monnaies» qui fait que le real est largement surévalué par rapport au yuan. Et l’on a beau faire partie du même club avec la Chine, le Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine), partager une vision de la mondialisation et l’avoir comme principal partenaire commercial, cela n’empêche pas de demander sans relâche la réévaluation de sa monnaie.
C’est vrai que les problèmes de change du Brésil ne se limitent pas à la devise chinoise mais englobe pratiquement toutes les autres monnaies importantes dont le dollar. Car le real est considéré comme une monnaie refuge par les investisseurs internationaux qui n’ont pas de motifs pour changer d’opinion au vu de la très bonne santé de l’économie du pays. Du coup, la compétitivité des produits brésiliens souffrent énormément sur les marchés internationaux. Une situation qui inquiète Brasilia depuis plusieurs années et fait du Brésil un grand pays exportateur de matières premières, de l’énergie à l’agriculture, mais pas dans le secteur des produits manufacturés, au grand dam des industriels locaux.
Alexandre Vatimbella
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