Après un net réchauffement, les relations sino-américaines vont-elles rebasculer dans l’affrontement verbal? En tout cas, le taux du yuan demeure un sujet d’une extrême sensibilité entre les deux pays.
Il y a quelques jours, lorsque Timothy Geithner, le secrétaire au Trésor américain s’en est pris avec véhémence à la sous-évaluation du yuan et au montant du déficit de la balance commerciale des Etats-Unis vis-à-vis de la Chine, cette dernière a, d’abord, mis l’accent sur une autre partie de son discours au Sénat qui se félicitait d’une augmentation des exportations américaines vers le marché chinois et de la meilleure coopération économique entre les deux pays.
Mais la Chine ne reste plus silencieuse longtemps sur de tels sujets depuis qu’elle a pris une certaine assurance du fait de son statut économique prépondérant dans la mondialisation. La réponse, assez ferme, est donc venue du ministère des Affaires étrangères qui, par la voix de son porte-parole, a déclaré: «Il n'est pas raisonnable de politiser le problème du taux de change du yuan ou de se livrer au protectionnisme commercial à l'encontre de la Chine sous ce prétexte car cela ne peut que porter atteinte aux intérêts des deux parties». Il a ajouté, reprenant la nouvelle ligne de défense de la politique monétaire chinoise, que «de nombreux éléments prouvent que le taux de change du yuan n'est pas la cause principale du déséquilibre des échanges entre la Chine et les Etats-Unis (…) En ce qui concerne les Etats-Unis, une réévaluation du yuan ne résoudra ni le problème du déséquilibre commercial, ni celui de la faiblesse du taux d'épargne, ni celui d'une consommation alimentée par l'endettement, ni le chômage».
Alexandre Vatimbella
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