Même si le nombre de nouveau-nés de sexe masculin dépasse encore largement celui de sexe féminin, le ratio a reculé l’année dernière.
Bonne nouvelle sur le front de la démographie chinoise, le ratio garçon/fille à la naissance a connu en 2009 un recul. Il est ainsi passé de 120,56 garçons pour 100 filles à 119,45 garçons pour 100 filles. Bien sûr, le déséquilibre est encore très important mais cette baisse est de bon augure pour la Chine mais aussi pour le monde. Car un déséquilibre tel (que l’on constate aussi en Inde) est lourd de menaces tant à l’intérieur d’un pays qu’à l’extérieur. Des hommes ne pouvant trouver des femmes pour partager leur existence sont généralement plus agressif et les Etats qui ont connu ce genre de phénomène par le passé, ont souvent cherché à canaliser cette agression par une augmentation des forces armées qui, du coup, deviennent plus menaçantes pour les pays voisins (notamment pour aller y chercher des femmes)…
Rappelons qu’en Chine comme en Inde et dans quelques autres pays, la naissance d’un garçon est une bonne nouvelle car il est celui qui va aider ses parents et sa famille quand il sera grand puis un adulte alors que la naissance d’une fille est une mauvaise nouvelle car celle-ci partira dans la famille de son futur époux et qu’elle est donc une charge pour ses géniteurs. Du coup, tout est bon pour avoir un garçon, de l’avortement sélectif au meurtre des nouveau-nés filles, d’autant que la Chine a mis en place la politique de l’enfant unique. Mais il faut quand même souligner que les autorités chinoises ont, depuis de nombreuses années, tenté d’infléchir le nombre trop important de naissance de garçons. Ainsi, dans les régions rurales, lorsque le premier-né est une fille, la famille a le droit d’avoir un deuxième enfant. En outre, les avortements sélectifs de fœtus de filles sont interdits (et les médecins n’ont pas le droit de divulguer le sexe de l’enfant à naître).
Néanmoins, malgré ces mesures et d’autres, il est profondément ancré dans les habitudes des Chinois qu’il vaut bien mieux avoir un garçon. Et cela durera sans doute encore longtemps tant qu’une véritable politique sociale ne vienne remplacer l’aide du fils dans les vieux jours des parents même si des mesures sociales se mettent en place et que les mentalités évoluent, malheureusement, les unes et les autres, trop lentement.
Alexandre Vatimbella
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