Alors que les entreprises indiennes veulent investir le marché chinois des technologies de l’information, la Chine se plaint des entraves que rencontrent ses entreprises de composants électroniques en Inde.
Dans la répartition des rôles des pays émergents, il était convenu, jusque là, que la Chine se chargeait d’être l’«usine du monde» en fabriquant des produits à bas prix pour en inonder le reste du monde et que l’Inde se focalisait sur l’industrie et les services des technologies de l’information en étant le «back office» de la planète. Bien sûr, aucun engagement bilatéral n’avait été pris sur cette division du travail mais elle semblait aller de soi. Sauf que l’Inde voudrait bien concurrencer la Chine sur les produits à bas prix et que la Chine souhaiterait beaucoup se doter d’un secteur de technologies de pointe dans tout ce qui concerne l’informatique et les télécommunications.
Deux informations récentes semblent montrer que les lignes son en train de bouger en ce qui concerne les technologies de l’information. Ainsi, les sociétés indiennes du secteur des TIC (technologies de l’information et de la communication) veulent désormais investir le marché chinois des petites et moyennes entreprises en Chine même, alors que, jusqu’à présent, elles ne travaillaient qu’avec des multinationales. L’Inde veut ainsi se positionner sur un marché qui va devenir de plus en plus important avec la croissance chinoise mais veut également tenir ses positions devant l’arrivée inéluctable de concurrents de l’Empire du Milieu.
Dans le même temps, les industriels chinois des composants électroniques dont les sociétés indiennes de télécommunications sont parmi les premiers clients viennent de se plaindre officiellement des entraves à leur activité en Inde. Ainsi, selon elles, sous couvert de sécurité nationale, les autorités de New Delhi empêcheraient la vente des composants équipant les téléphones mobiles vendus par les sociétés indiennes. Une accusation rejetée par le gouvernement indien mais qui montre que les tensions sont palpables dans ce secteur stratégique pour les deux pays.
Alexandre Vatimbella
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