Selon un rapport de McKinsey Global Institute, les autorités indiennes sont confrontées au développement des villes dont la population va augmenter de 250 millions de personnes dans les 20 prochaines années… Un échec et la croissance serait fortement compromise.
Si l’Inde réussit son urbanisation, elle pourra gagner chaque année entre 1% et 1,5% de croissance en plus. Si elle la rate, la croissance de son PIB pourrait être fortement atteinte. Telle est la conclusion d’une étude de McKinsey Global Institute qui détaille, par ailleurs, l’énorme défi que représente l’accroissement des villes pour les vingt prochaines années.
Quelques chiffres: la population urbaine devrait passer de 340 millions en 2008 à 590 millions en 2030; le nombre de mètres carrés nécessaire pour loger les nouveaux citadins ainsi que pour leur permettre de travailler représentera chaque année entre 700 millions et 900 millions de mètres carrés soit deux fois Mumbai actuellement (ou une fois Chicago); le nombre de kilomètres de nouvelles lignes de métro nécessaire pour transporter cette population devra être entre 350 et 400 kilomètres par an soit plus de vingt fois que le total actuel des lignes existantes dans tout le pays; le nombre de kilomètres de routes à construire chaque année est estimé entre 19.000 et 25.000 kilomètres par an soit à peu près ce que l’Inde a construit ces dix dernières années… Sans oublier la création de270 millions d’emplois pour les nouveaux arrivants sur le marché du travail, ville et campagne confondues, qui seront à 70% urbains et qui représenteront 70% de l’accroissement du PIB et la principale source de l’accroissement des revenus des travailleurs indiens!
Devant ces chiffres, McKinsey Global Institute rappelle une réalité, l’Inde n’a, pour l’instant, pas été à la hauteur de la tâche pour édifier des zones urbaines avec une bonne qualité de vie pour ses habitants. De même, les investisseurs ont toujours été rétifs à s’intéresser au développement urbain. Mais, ce n’est plus une question de choix. Soit l’urbanisation permet au pays d’avoir enfin ce pourcentage à deux chiffres de croissance annuelle qu’il recherche pour sortir la majorité de sa population de la pauvreté, soit l’échec des politiques mises en œuvre coûtera très cher aux Indiens.
Alexandre Vatimbella
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