La réunion des chefs d’Etat du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine s’est focalisée sur une plus juste présence des pays émergents dans les instances internationales notamment économiques et sur une réforme de la finance mondiale.
Au lieu de se tenir vendredi, le deuxième sommet des chefs d’Etats des pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) s’est tenu jeudi soir afin de permettre à Hu Jintao, le président chinois, de regagner son pays et de se rendre dans la zone du tremblement de terre dans la province du Quinghai et qui a fait plusieurs centaines de morts. Comme prévu, de sommet de Brasilia s’est focalisé sur la gouvernance mondiale et sur la réforme du système financier international.
En matière de gouvernance, les chefs d’Etat ont demandé une plus juste répartition de celle-ci, sous-entendue une plus grande place des pays en développement et, plus particulièrement des grands pays émergents comme ceux du Bric. Une plus grande place qui trouve selon eux une justification accrue dans le fait que les croissances de leurs économies sont à nouveau le moteur de la reprise mondiale après la crise économique et financière mondiale de 2009. Les chefs d’Etat des pays du Bric demandent ainsi, comme l’affirme leur déclaration finale, une réforme de la Banque mondiale, du FMI (Fonds monétaire internationale) et de l’ONU afin de prendre en compte le poids croissant des pays émergents.
En matière de réforme du système financier international, ils ont estimé que «malgré des signes positifs prometteurs, il reste beaucoup à faire. Nous estimons que le monde a besoin aujourd'hui d'une architecture financière réformée et plus stable, qui rendra l'économie mondiale moins sujettes à de futures crises et lui permettra de mieux rebondir». En outre, ils ont souhaité «un système monétaire international plus stable, plus prévisible et diversifié», une allusion à la fois au dollar afin que celui-ci ne perde pas trop de valeur et au yuan pour être solidaire de la Chine dans sa volonté d’imposer celui-ci comme une monnaie de réserve alternative dans les années à venir ainsi que dans sa décision de ne pas réévaluer pour l’instant sa monnaie (ou de le faire légèrement) alors même que l’Inde et le Brésil souffrent de cette sous-évaluation de la devise chinoise.
Auparavant, les chefs d’Etat s’étaient rencontrés dans le cadre de réunions bilatérales auxquelles a également participé Jacob Zuma, le président de l’Afrique du Sud présent à Brasilia dans le cadre de l’Ibsa qui regroupe l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud.
Le troisième sommet du Bric devrait se dérouler en 2011 en Chine.
Alexandre Vatimbella
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