Le Premier ministre chinois l’a redit une nouvelle fois. Le gouvernement ne réévaluera pas le yuan et souhaite, en plus, que celui-ci joue un rôle international de plus en plus important. Une contradiction qui sera difficile à mettre en œuvre et une position tout aussi difficile à garder devant l’hostilité de plus en plus grande des pays développés.
Wen Jiabao, le Premier ministre chinois, a redit une nouvelle fois que le gouvernement n’avait pas l’intention de réévaluer le yuan. Devant l’Assemblée populaire nationale, lors d’un discours présentant le rapport d’activité de son équipe, il a affirmé que la Chine poursuivra ses efforts «pour perfectionner le mécanisme de formation du taux de change du renminbi (autre nom du yuan) de manière à le maintenir à un niveau équilibré et rationnel et à préserver globalement sa stabilité».
Mais cette position intransigeante sera difficile à tenir si la croissance chinoise s’envole. C’est sans doute pourquoi le gouvernement ne parle officiellement que d’une croissance de 8%, ce qui lui permet de continuer à prétendre qu’une réévaluation de la monnaie pourrait conduire à détruire le développement économique du pays. De même, la volonté des autorités de faire du yuan une devise internationale semble incompatible avec la fixation autoritaire de son taux de change. L’année 2010 pourrait ainsi être une année charnière dans ce domaine malgré la volonté de Pékin de ne rien changer et au profit des pays mécontents de la politique chinoise dans ce domaine, au premier rang desquels se trouvent les Etats-Unis.
Alexandre Vatimbella
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