Depuis aujourd’hui, le moteur de recherche américain a cessé de fonctionner en Chine et redirige ses visiteurs vers son site en chinois de Hong Kong tout en maintenant une présence commerciale sur le territoire chinois.
On a beau être Google et se parer de l’étendard de la liberté d’expression (après, néanmoins, des années d’acceptation de la censure chinoise), «business is business». Ainsi, après les attaques de hackers sans doute dirigés par les autorités de Pékin, le moteur de recherche américain avait entamé un bras de fer avec le gouvernement chinois, exigeant de ne plus être assujetti à la censure sur les recherches effectuées par les visiteurs de son site. Mais la Chine est demeurée inflexible. Google a alors menacé de quitter l’internet chinois pour protester contre cette atteinte intolérable à la liberté d’expression. Après des semaines d’hésitation, les dirigeants de Google ont donc décidé de fermer le site en Chine et de rediriger ses clients sur le site à Hong Kong en chinois et non censuré attendant de voir ce que va faire le gouvernement chinois. Celui devrait sans doute réagir négativement à cette tentative de contourner la loi. Pour autant, cette «sortie honorable» du marché chinois ne concernera pas les services commerciaux du géant américain de l’internet qui va continuer à vendre des espaces commerciaux sur un marché de près de 500 millions d’internautes. Du coup, si cette position est confirmée dans les jours à venir, la liberté sera sacrifiée sur l’autel des profits. Une attitude somme toute normale pour une société commerciale même si on s’appelle Google et que l’on se prétend différent des autres.
Alexandre Vatimbella
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