Dans une étude qui vient de paraître, Françoise Nicolas de l’IFRI pointe le peu d’intérêt des entreprises chinoises pour s’installer sur le territoire français.
Alors que la France est une des premières destinations mondiales en la matière, «les investissements directs de la Chine» y «demeurent curieusement bas» explique François Nicolas, chercheuse à l’IFRI (Institut français des relations internationales) dans une étude qui vient d’être publiée par le think tank britannique Chatham House. Il faut dire, poursuit-elle, qu’en «terme de performance, les investisseurs chinois ont eu, au mieux, des résultats mitigés avec un certain nombre d’échecs spectaculaires et un nombre très limité de ‘success stories’». Ces dernières surviennent généralement dans les secteurs industriels où «il y a une complémentarité forte entre les deux partenaires et lorsque la partie chinoise est déjà une grande société avec une expérience internationale».
Bien sûr, indique Françoise Nicolas, «la présence modeste des sociétés chinoises en France n’est pas une surprise» du fait même des coûts de production beaucoup plus bas en Chine. Cependant, l’Allemagne et son savoir-faire industriel, le Royaume Uni et son attractivité et, surtout, les Etats-Unis font bien mieux que la France dans ce domaine (*). Dès lors, elle recommande au gouvernement français de prendre les mesures adéquates pour rendre la France plus accueillante aux capitaux chinois dont la motivation première est de permettre de pénétrer le marché français avant une rentabilité directe.
Alexandre Vatimbella
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(*) En 2008, le montant des investissements directs chinois était de 3,174 milliards de dollars aux Etats-Unis, de 845,5 millions de dollars en Allemagne, de 837,7 millions de dollars au Royaume Uni et de 167,1 millions de dollars en France