Le déficit public étant ce qu’il est, le gouvernement indien veut rationaliser les importantes subventions qu’il verse chaque année mais souhaite une action forte en faveur des campagnes.
Le déficit du budget de l’Inde était en 2009 de 6,8% du PIB. Un montant important au moment où s’ouvre les discussions sur le budget de l’année 2010-2011. Il est du, entre autres, aux mesures d’accompagnement prises pour éviter que la croissance ne s’effondre face à la crise économique et financière mondiale. Un an après et le retour d’une croissance forte, le gouvernement indien du Premier ministre Manmohan Singh doit prendre des décisions difficiles pour tenter de contrôler ce déficit chronique des finances publiques. Car une grande part est structurelle et est due à toutes les subventions à la consommation que l’Etat pays chaque année. Celles-ci sont, soit versées aux entreprises publiques, soit instituées par le biais d’absence de taxes ou de fixation autoritaire des prix pour que l’essence, l’électricité, les fertilisants ou le riz demeure accessible aux plus pauvres.
Mais ce système est vicié. Au-delà de son coût astronomique et du fait qu’il n’aide pas les industries concernées à faire des efforts de productivité (et qu’il soit contraire à la libre concurrence), il n’est pas du tout juste puisque toute la population en profite et pas seulement ceux qui ont des difficultés pour vivre. Du coup, depuis l’introduction d’une identification infalsifiable de tous les Indiens et de leur possibilité d’avoir des documents d’identité fiables, les autorités réfléchissent à mettre en place des aides personnalisées via des coupons, par exemple, ce qui permettrait d’aider uniquement ceux qui en ont besoin.
Néanmoins, dans cette volonté de lutter contre les déficits publics, Manmohan Singh a déjà prévenu qu’il y aurait une exception, les campagnes et les agriculteurs pauvres qui sont, jusqu’à présent, les grands oubliés de la croissance indienne et de son décollage économique. Pour autant, la priorité des pouvoirs publics vis-à-vis de cette population qui vit pour une grande partie en-dessous du seuil de pauvreté n’est pas nouvelle et les effets d’annonce n’ont souvent été suivis d’aucun effet concret sur le terrain.
Alexandre Vatimbella
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