Selon une étude de l’Académie des sciences sociales de Chine, le pays souffre de trop de handicaps pour espérer combler son retard de développement au cours du siècle à venir. Un jugement qui est contesté par les autorités.
Trop de handicaps structurels, telle est la conclusion d’un rapport publié par l’Académie des sciences sociales de Chine sur l’état de la Chine actuelle. Du coup, selon ses auteurs, elle aurait moins de 4% de chances de devenir un pays développé au cours du XXI° siècle. Selon le principal responsable du rapport, He Chuangqi, «si l’on calcule avec le taux de croissance annuel moyen de 1990 à 2005, la Chine est susceptible d’atteindre le niveau des pays moyennement développés en 2040 (c’est-à-dire, se classer entre le vingt-et-unième et le quarante-cinquième rang mondial)».
Quels sont ces handicaps qui grèvent le développement du pays? Une population trop importante, un développement régional déséquilibré, un développement économique distinct, des progrès politiques lents, un écart énorme des revenus par habitant, une grande pression sur les ressources et l’environnement.
Du coup, He Chuanqi, préconise ce qu’il appelle la «modernisation synthétique», c’est-à-dire mettre en œuvre simultanément deux étapes du développement qui sont généralement successives. La première étape est la transition de la société agricole à la société industrielle. La seconde est la transition de la société industrielle à la société de la connaissance. Cette modernisation synthétique permettrait d’augmenter la probabilité de voir la Chine devenir un pays développé jusqu’à 20%-30%. Selon le professeur He, la Chine aurait déjà accompli les 4/5° de la première modernisation, mais seulement les 2/5° de la seconde.
Pour rattraper son retard de développement, la Chine aura à relever trois défis principaux au cours de ce siècle. Le premier sera de rééquilibrer un développement largement déséquilibré. Le deuxième sera de limiter la pression sur l’environnement et les ressources. Le troisième sera de réformer le cadre institutionnel qui est un obstacle au processus de modernisation chinoise.
A noter que ce rapport a fait l’objet de nombreuses critiques en Chine notamment de la part des autorités.
Alexandre Vatimbella
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