Le directeur de l’OMC estime que s’il existe bien un «pulsion protectionniste» depuis que le crise économique et financière a éclaté et du fait d’un chômage important qui persiste, il ne croit pas à un repli des Etats et des régions sur elles-mêmes.
Après la globalisation, la déglobalisation? Ce terme, auquel le sociologue philippin altermondialiste Walden Bello dans un ouvrage paru en 2002 et intitulé «Deglobalisation / Ideas for a new world economy» a donné une définition, consiste à privilégier la production destinée aux marchés locaux par rapport à celle destinée à l’exportation ce qui revient à structurer l’économie mondiale autour de blocs économiques homogènes et plus ou moins indépendants les uns des autres.
Au-delà de la théorie qui semble difficile à mettre totalement en œuvre dans le monde actuel, la volonté de se concentrer avant tout sur son marché local et de commercer principalement avec ses voisins est une réalité constante de l’économie mondiale… Néanmoins, les échanges internationaux entre toutes les régions du monde ont grossi ces dernières années faisant de la planète une sorte de «village global» selon l’expression dorénavant consacrée, permettant un développement beaucoup plus important et beaucoup plus rapide notamment des pays émergents qui ne sont guère des adeptes de Bello! Du coup, qu’en est-il de ce protectionnisme renaissant que l’OMC (Organisation mondiale du commerce) voit progresser.
Selon Pascal Lamy, son directeur, la réalité est là. En 2009, le commerce mondial devrait reculer de 10% en valeur après avoir connu un effondrement de 30% au début de l’année dernière (20% en volume). Néanmoins, il reste confiant et a estimé lors d’un colloque organisé par l’assureur-crédit français Coface,que l’OMC ne travaille pas sur une «hypothèse de déglobalisation» car «la crise n'a pas provoqué de changement notable des opinions publiques à l'égard de la globalisation même si cette moyenne est faite d'opinions plus nuancées dans les pays riches et d'un enthousiasme sans cesse croissant dans les pays émergents». Du coup, même s’il prévoit «une certaine décélération», «Le commerce international va retrouver son dynamisme».
Reste que la «pulsion protectionniste» est présente et que le «pression va demeurer» sur le libre-échange tout simplement parce «nous savons que dans les mois ou peut-être les deux années qui viennent la situation sur le marché de l'emploi va continuer à se détériorer et donc la pression va demeurer».Pour autant, les gouvernement doivent maintenir le cap d’une économie mondiale ouverte contre vents et marées populistes car pour le directeur de l’OMC nous savons aussi que «le protectionnisme ne protège pas, contrairement à ce que son nom pourrait indiquer ou inspirer à tel ou tel leader politique».
Alexandre Vatimbella
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