Bien que le Premier ministre chinois ait récemment réaffirmé la doctrine monétaire du gouvernement, pas d’appréciation forte de la devise du pays, certains économistes officiels préconisent le contraire.
Alors que Wen Jiabao a réaffirmé dans une longue interview fin décembre 2009 à l’agence de presse officielle Xinhua que le gouvernement chinois n’allait pas procéder à une réévaluation de la monnaie nationale malgré les pressions internationales extrêmement fortes notamment de l’Europe et des Etats-Unis, Zhang Bin, un économiste de l’Académie des sciences sociales de Chine vient de prôner exactement le contraire. Il affirme même qu’une appréciation immédiate de 10% du yuan serait, non seulement, bonne politiquement mais aurait un impact presque nul sur la croissance du pays. Elle aurait, de plus, un haut intérêt économique puisqu’elle dégonflerait la très forte spéculation actuelle sur la monnaie chinoise, les analystes pariant sur une hausse de sa valeur dans les mois qui viennent, une spéculation qui pourrait déstabiliser le système financier du pays. Reste que cette voix et d’autres qui se sont déjà fait entendre dans les cercles du pouvoir sur la nécessité politique et économique d’une réévaluation du yuan n’ont guère eu d’effets jusqu’à présent sur les décisions du gouvernement de Pékin qui semble arc-bouté sur une devise faible, condition sine qua non, selon lui, pour maintenir la compétitivité des produits chinois au moment où les exportations sont en baisse, les coûts de production sont en hausse constante en Chine et la concurrence de nouveaux pays tel le Vietnam s’amplifie.
Alexandre Vatimbella
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