Les chinois pourraient de venir les premiers consommateurs mondiaux dans dix ans selon le Crédit Suisse. Une position qui recèlerait néanmoins des dangers tant elle reposerait sur une large inégalité sociale.
La Chine est-elle en train d’appuyer sur l’accélérateur? De statistiques (qu’il convient toutefois de relativiser) en études (dont l’optimisme semble parfois un phénomène de mode), elle est en train de battre tous les records. Et celui que prévoit une étude du Crédit Suisse serait hautement symbolique à plus d’un titre. Ainsi, selon la banque helvétique, le marché intérieur chinois pourrait devenir à l’horizon 2020 le premier du monde supplantant au passage celui des Etats-Unis.
Cette perspective, comme le dit d’ailleurs l’étude, pourrait être bénéfique pour la mondialisation et la croissance mondiale tant ce marché demeure sous-développé aujourd’hui en rapport avec la force de frappe exportatrice de la Chine. Un déséquilibre que dénoncent de façon véhémente les Etats-Unis et l’Europe et qui est une des causes de la crise économique que nous avons vécu l’année dernière.
La baisse de l’épargne des Chinois et le frémissement de leur consommation semble indiquer que ce passage de témoin pourrait avoir lieu dans les années qui viennent. Néanmoins, il faudra pour cela qu’une politique sociale beaucoup plus active soit menée par le gouvernement de Pékin ce qui n’est pas encore le cas même si de nombreux plan, dont celui de l’assurance santé, vont dans ce sens.
L’étude du Crédit Suisse met cependant la Chine en garde. L’augmentation des revenus de ces dernières années qui encourage la consommation intérieure recèle un danger extrême pour la stabilité du pays car elle se fait surtout au bénéfice de plus riches. Or, on le sait, la plus grande crainte du Parti communiste chinois, ce sont les troubles sociaux. Il faudra donc, également, que les dirigeants mettent en place, dans le même temps, une certaine redistribution des richesses pour éviter ce possible embrasement
Alexandre Vatimbella
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