Depuis le début de l’année, la zone de libre-échange entre six pays de l’Association des pays du Sud-Est asiatique et la Chine est effective. Chacune des parties devraient y trouver son compte mais certains, notamment en Indonésie, s’inquiètent sur une possible mainmise de la Chine sur la région.
Le 1er janvier 2010, sept mille groupes de produits et de services sont libre de circuler entre la Chine et six pays de l’Asean (Association des nations du Sud-Est asiatique), la Thaïlande, l’Indonésie, le Brunei, les Philippines, la Malaisie et Singapour (les quatre autres pays de l’Asean, le Vietnam, le Cambodge, le Laos, la Birmanie ont une dérogation pour appliquer l’accord plus tard). Cela correspond, selon les estimations, à 90% des échanges commerciaux entre eux. Cela crée la plus grande zone de libre-échange puisque cette dernière concerne près de deux milliards de consommateurs. Dès cette année, le commerce entre la Chine et ces pays devraient se monter à 200 milliards de dollars alors qu’il n’a représenté qu’un peu plus de cent-dix milliards de dollars en 2009.
Le gouvernement chinois a évidemment salué cette nouvelle situation internationale qui devrait lui permettre de pouvoir écouler ses produits dans cette vaste zone en croissance rapide alors que ses exportations sont en baisse vers l’Europe et les Etats-Unis mais aussi de nouer des liens diplomatiques et de tenter de contrer l’influence prépondérante des Etats-Unis dans la région. Pour les six pays de l’Asean signataires, l’ouverture du vaste marché chinois devrait également être une aubaine. Néanmoins, certains, particulièrement en Indonésie où une partie du patronat milite contre l’entrée en vigueur de l’accord, se sont inquiétés de la possibilité pour la Chine d’écouler ses produits à bas prix grâce à la sous-évaluation notoire du yuan et de détruire le fragile tissu industriel de ces économies émergentes.
Alexandre Vatimbella
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