Certains pays gravement touchés par le réchauffement climatique veulent imposer des réductions obligatoires à la Chine, à l’Inde et à d’autres grands pays émergents qui ont bloqué une résolution en ce sens.
Les pays émergents et en voie de développement se targuaient d’être d’accord et de faire front au sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique pour imposer leurs vues aux pays riches dont ils estiment que seuls ces derniers doivent prendre des mesures contraignantes au vue de leur passé de pollueur et de leur développement. Une vision évidemment soutenue par l’Inde et surtout par la Chine, gros pollueurs, qui ne veulent pas entendre parler d’obligations en la matière qui pourraient être un handicap dans leur course effrénée à la croissance.
Or, un petit pays, le Tuvalu, qui regroupe plusieurs îles du Pacifique Sud et qui est menacé de disparaître à terme par la montée des eaux, a présenté une résolution où les grands pays émergents se voyaient fixer des objectifs de réduction contraignants de leurs émissions de gaz à effet de serre. Immédiatement, ces pays, conduits par la Chine, l’Inde et l’Arabie Saoudite, ont bloqué cette résolution.
Pour éviter que ce vote négatif n’entame la coalition hétéroclite émergents-pays en voie de développement et que cela nuise à son image de défenseurs des pauvres, la Chine a entamé une opération de relations publiques. Ainsi, son Premier ministre, Wen Jiabao, s’est entretenu avec Manmohan Singh, le Premier ministre indien, et Luiz Inacio Lula Da Silva le Président du Brésil, afin «d’exprimer leur volonté d'encourager la coordination et la coopération pour répondre au changement climatique» selon les termes de l’agence de presse officielle chinoise Xinhua. Tout en rappelant, par ailleurs, qu’elle n’accepterait pas de prendre des mesures contraignantes. Un double-jeu qui aura sans doute de plus en plus de mal à passer auprès des «partenaires» les plus menacés par le réchauffement climatique dans les années qui viennent…
Alexandre Vatimbella
© 2009 LesNouveauxMondes.org