Le gouvernement chinois vient d’annoncer que la croissance du pays l’année dernière avait été sous-évaluée et était désormais estimée à 9,6% contre 9% auparavant. Une annonce qui soulève des questions sur la fiabilité de ces données.
Entre volonté de ne pas apparaître comme un ogre économique et celle d’assurer au moins 8% de croissance par an – chiffre magique mais sans fondement scientifique pour soi-disant réaliser le plein-emploi – le tout dans des statistiques truquées provenant des provinces où les responsables du Parti communiste se font la course pour savoir lequel sera le plus méritant aux yeux du pouvoir de Pékin, la croissance chinoise n’est jamais une chose simple. Et encore moins un chiffre d’une fiabilité à toute épreuve mais qui demeure, malgré tout, un indicateur dont on ne peut se passer pour apprécier l’état de l’économie…
La preuve de tout cela est donnée par l’information communiquée par le Bureau national des statistiques qui estime dorénavant que la croissance de la Chine était de 9,6% en 2008 et non de 9% comme précédemment indiqué au début de l’année. Selon l’organisme officiel, c’est une sous-estimation du secteur des services qui en est la cause. Mais cette annonce tardive traduit bien la difficulté d’estimer au plus près la croissance du PIB du pays et permet aussi de s’interroger sur ces statistiques hautement politique, et pas seulement en Chine, car le gouvernement de Pékin a une grande ambition, développer fortement le secteur tertiaire, condition pour que la demande intérieure prenne petit à petit le relais des exportations comme moteur de l’économie. Or, c’est justement ce secteur qui vient de voir sa croissance 2008 réévaluée…
Alexandre Vatimbella
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