Le gouvernement américain estime que les grands pays émergents ne peuvent se prévaloir d’aucune exception pour ne pas réduire leur pollution atmosphérique. Et sans leur engagement à agir, pas d’engagement des Etats-Unis.
Le sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique et la baisse des émissions de gaz à effet de serre qui doit se tenir début décembre accouchera-t-il d’une souris? La question se pose alors que les pays émergents, principalement la Chine et l’Inde, refusent de prendre des engagements arguant que leurs économies ne sont pas encore assez fortes pour absorber le choc d’une réduction de leur pollution et qu’en retour les Etats-Unis ont répondu que sans mesures concrètes de ces pays, ils ne prendraient aucune décision contraignante de leur côté vis-à-vis de leur machine productive. Il faut dire que si les Etats-Unis sont toujours en tête pour les émissions de gaz à effet de serre par habitant, c’est maintenant la Chine qui est le premier pollueur du monde en la matière et que l’absence de volonté de réduire leurs émissions par les Chinois ferait en sorte, une fois de plus, de favoriser leur économie basée sur la production à bas prix (et donc à pollution forte) au moment où la bataille autour du commerce mondial fait rage, crise économique oblige et alors que la reprise montre le bout de son nez.
C’est le sens de l’intervention Todd Stern, l’émissaire américain pour le climat, devant la Chambre des représentants: «Le point sur lequel nous ne sommes pas d'accord est le fait que nous devrions nous engager à mettre en œuvre ce que nous avons promis de faire tandis que de grands pays en développement ne prennent aucun engagement. (…) Nous n'acceptons pas non plus le fait que seules les actions prises par les pays développés pour réduire leurs émissions carboniques soient soumises à un régime transparent et rigoureux de contrôle (...) sans que les grandes économies émergentes n'y soient aussi contraintes sauf si ces contrôles sont pris en charge par les nations développées.» Néanmoins, le gouvernement américain ne veut pas renoncer à trouver un accord même s’il reste peu de temps pour y parvenir. Il demande, pour cela, que les grands pays émergents changent leur «mentalité». "Le défi, selon M. Stern, c'est de convaincre ces pays qu'ils doivent faire plus et traduire ces engagements dans un accord international». Mais ceci semble assez peu probable dans les années à venir…
Rappelons que la Chine et l’Inde reconnaissent le problème environnemental causé par la pollution et appellent à des actions tout en refusant de prendre des mesures concrètes. De leur côté, les Etats-Unis ont longtemps nié le problème du réchauffement climatique sous l’Administration Bush. Depuis l’élection de Barack Obama, les autorités ont changé diamétralement leur position même si elles ne veulent pas pénaliser l’économie du pays en prenant des mesures drastiques en la matière. Et sans des engagements de la part de la Chine et des Etats-Unis, le sommet de Copenhague ne changera pas la donne actuelle.
Alexandre Vatimbella
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