La pression s’accentue sur les autorités de Pékin à propos du yuan. Après les Etats-Unis, l’Europe est revenue à la charge leur demandant de laisser la monnaie chinoise se réévaluer progressivement. En vain.
A la veille d’un sommet Chine-Union européenne, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le président des ministres des finances de la zone euro, Jean-Claude Junker, ont rencontré à Nankin le Premier ministre chinois, Wen Jiabao. Et les deux leaders européens ont demandé à la Chine de faire un geste sur sa monnaie en la laissant se réévaluer d’elle-même progressivement et de ne plus l’accoler à la valeur du dollar. Le problème semble qu’ils n’ont pas réussi à faire changer d’avis les Chinois. Ainsi, Jean-Claude Juncker, qui avait pourtant pris soin de ne pas froisser ses hôtes en disant comprendre leurs raisons pour ne pas relever le taux de change du yuan, a déclaré: «je ne peux pas dire que je suis plus optimiste que je ne l'étais avant de venir ici». Et il a ajouté qu’une appréciation «ordonnée et progressive du renminbi serait dans le meilleur intérêt de la Chine et dans le meilleur intérêt de l'économie mondiale». Mais Wen Jiabao a répondu en utilisant la désormais traditionnelle argumentation du gouvernement chinois, à savoir qu’il ne faut pas rompre un équilibre monétaire et un taux de change raisonnable. En revanche, il faut tout faire pour que le dollar ne baisse pas avant de penser à réévaluer le yuan. Traduit en clair, c’est une fin de non-recevoir…
Alexandre Vatimbella
© 2009 LesNouveauxMondes.org