Sous prétexte de «rester lucide», le Premier ministre chinois estime que son pays n’est pas au niveau d’être membre d’un G2 cogérant le monde avec les Etats-Unis. Mais, ici, il n’est pas question de modestie, seulement de géopolitique…
La Chine donne la leçon au monde entier en matière financière, économique, politique, environnementale et de relations internationales mais elle ne veut surtout pas endosser le costume d’une superpuissance qui lui donnerait, au-delà de ses avis et des droits, des devoirs. Une nouvelle fois le pouvoir de Pékin, par la bouche de son Premier ministre, Wen Jiabao a refusé ce statut en refutant le terme même de G2, le groupe des deux superpuissances, Etats-Unis et Chine.
Même s’il y a beaucoup à dire sur la réalité de ce G2 et de la puissance réelle de la Chine, il n’en reste pas moins que le pouvoir communiste chinois tente une nouvelle fois le grand écart, apparaître comme une grande puissance quand elle réclame des droits et donne des leçons et revendiquer son statut de pays en développement quand on lui parle de ses obligations.
Pour autant, dans un machiavélisme absolu, la Chine n’abandonnera pour rien au monde cette place qu’elle nie pourtant occuper… Ainsi, tout en estimant que le pays n’avait pas la stature d’une grande puissance, Wen Jiabao a immédiatement ajouté: «Néanmoins, nous sommes convaincus que la coopération sino-américaine peut jouer un rôle unique pour faire avancer l'établissement d'un nouvel ordre politique et économique international, ainsi que pour promouvoir la paix, la stabilité et la prospérité du monde». Pour un dirigeant d’un «pays en développement», voilà qui est bien présomptueux!
Alexandre Vatimbella
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