Le Brésil craint que le taux de change fixe de la monnaie chinoise désavantage ses propres exportations. Une position partagée par l’Inde et la Russie, les autres membres du Bric.
Est-ce un des premiers accrocs à la solidarité affichée par les pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Etats-Unis)? En tout cas, ce club des grands pays émergents montre en cette occasion que les intérêts de chacun des pays sont parfois très différents. Bien sûr, on connaît les différends entre la Chine et l’Inde ainsi qu’entre la Russie et la Chine. Mais, cette fois-ci, c’est le Brésil, pourtant le plus consensuel des quatre Bric qui montent au créneau pour pointer du doigt la décision de la Chine d’empêcher sa monnaie d’avoir un cours en regard de ses résultats économiques.
Ainsi, selon une source venant du gouvernement brésilien citée par l’agence de presse Reuters, «Ce qui est inquiétant, c'est que la Chine a un taux de change fixe. (…) Soit tout le monde adopte des taux de changes fixes, soit tout le monde décide de les laisser flotter».
Il faut dire que le taux fixe du yuan qui s’aligne systématiquement sur le dollar donne un avantage indéniable aux produits chinois exportés et un handicap pour ceux de tous les autres pays, dont ceux du Brésil notamment depuis que le réal, la monnaie brésilienne, a connu une très forte appréciation au cours des derniers mois.
Alexis Levé
© 2009 LesNouveauxMondes.org