Pour l’économiste américain Jeffry Freiden, seul un rééquilibrage de l’économie mondiale permettra un redémarrage de la croissance sur le moyen et le long terme.
Invité par l’IFRI (Institut français des relations internationales) et le CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales), Jeffry Frieden, membre de Council for foreign relations, think tank américain, a estimé que la crise économique et financière mondiale allait demander de douloureux rééquilibrages dans la plupart des pays. Ainsi, il estime, comme d’autres économistes, que la solution se trouve dans une sorte de retournement du paysage de la globalisation où les pays exportateurs doivent dorénavant se tourner vers leur marché intérieur pour développer leur consommation nationale alors que les pays consommateurs doivent relancer leurs exportations tout en fortifiant leur épargne et en augmentant les recettes de l’Etat.
Pour que la globalisation puisse survivre et prospérer, il va donc falloir d’importants ajustements dans tous les pays, ajustements qui ont un coût social, économique et politique dont il n’est pas sûr que les populations concernées les acceptent facilement. D’où des risques de possibles troubles sociaux importants. De plus, il n’est pas sûr, non plus, que les pays puissent aussi facilement que cela réorienter leurs politiques économiques notamment en Chine et aux Etats-Unis. Cependant le rééquilibrage qui doit créer une nouvelle réalité économique est une condition sine qua non de la pérennité de la globalisation.
Par ailleurs, Jeffry Frieden a rappelé qu’une économie mondiale ouverte et régulée par le marché nécessite et a toujours nécessité la coopération de tous les Etats entre eux pour fixer des règles de fonctionnement et de régulation. En outre, si la crise internationale est avant tout une crise de la dette, cela ne signifie pas que le système où des pays prêtent à d’autres soit mauvais en soi. Financer son économie avec de l’argent d’autres pays a toujours fait partie de la politique des Etats à certains moments de leur existence. Tout le monde y trouve son compte, les créanciers qui retirent des intérêts de leur capital investi et les débiteurs qui peuvent financer leur machine productive. Ce sont les excès de ce système qui conduisent à de graves crises comme celle que l’on connaît actuellement.
Alexandre Vatimbella
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