La Chine en prêtant à nouveau de l’argent à la Russie manifeste son intérêt pour les matières premières de cette dernière et en fait son obligée.
La Russie a beau se targuer d’avoir conclu des contrats mirifiques avec la Chine lors de la dernière visite de son Premier ministre, Vladimir Poutine, à Pékin, ceux-ci ressemblent fort à une mainmise des Chinois sur les matières premières russes. Car, dans le même temps, la Chine a encore une fois prêté de l’argent aux banques russes (la Banque de développement de la Chine et la Banque agricole de Chine ont prêté de l’argent aux banques russes VEB et VTB) et n’a pas dépensé autant que cela (3,5 milliards de dollars pour des contrats plus ou moins fermes). Le seul gros contrat ne concerne que la fourniture de gaz russe à la Chine qui ne devrait être mis en œuvre que dans cinq ans et dont on ne connait pas le montant puisque le prix du gaz fourni n’a pas encore été fixé. Du coup, la balance penche de plus en plus fortement du côté chinois dont on sait que la priorité des priorités est de sécuriser ses approvisionnements énergétiques.
Quant au communiqué final signé par Vladimir Poutine et son homologue chinois, Wen Jiabao, il reste dans le domaine des généralités économiques et des bonnes intentions en affirmant «l'importance du dialogue des ministres des Finances des deux pays dans le développement de la coordination des mesures macroéconomiques, financières, et fiscales ainsi que dans la coordination face aux principaux problèmes économiques internationaux». De même, les deux pays ont déclaré vouloir «accélérer leur coopération dans le cadre des autres organisations multilatérales telles que le BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) pour l'établissement d'un ordre économique et financier international rénové et étendu».
Selon le journal russe Vedomosti, «la coopération russo-chinoise des dix prochaines années sera fondée sur le principe 'nos matières premières contre vos technologies'. Savoir si nous avons vendu ou cédé aux Chinois la Sibérie ou bien si nous serons capables d'utiliser avec profit les investissements et la main-d'œuvre chinois dépendra du savoir-faire et de la volonté du gouvernement russe» confirmant cette idée que la Chine est bien actuellement le meneur du jeu dans cette relation bilatérale économique.
Alexandre Vatimbella
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