Dans un retournement dont il a le secret, Vladimir Poutine a accusé les Américains de bloquer l’adhésion de son pays à l’Organisation mondiale du commerce, adhésion qui traîne depuis des années et qu’il avait déclaré voici peu de pas importante...
Vladimir Poutine est content… mais pas trop! Alors qu’il aurait pu se féliciter de l’abandon par les Etats-Unis de leur bouclier antimissile dont la Russie prétendait qu’il était dirigé contre elle, le Premier ministre russe a renchéri dans la polémique en demandant dorénavant aux Américains de ne plus empêcher son pays d’adhérer à l’OMC (Organisation mondiale du commerce). Une bien étrange façon de réécrire l’histoire quand on sait que la Russie, à la porte de l’organisation internationale depuis des années parce que son système économique n’était pas assez transparent, allait pouvoir y entrer avant la fin 2009 ou au début 2010… avant que son Premier ministre n’annonce soudainement et à l’étonnement de tous qu’elle allait d’abord conclure un accord de libre-échange avec le Kazakhstan et le Belarus, deux pays qui ne sont pas membres de l’OMC. Du coup, Européens et Américains déclaraient que cet accord allait bien évidemment retarder d’autant l’entrée de la Russie. Une Russie qui disait préférer cet accord de libre-échange à son adhésion à l’OMC puis demandant tout de go que les trois pays puissent adhérer en même temps au mépris des règles de l’organisation. Mécontents du refus prévisible des membres de l’OMC, la Russie par la voie de Vladimir Poutine mais aussi de Dmitri Medvedev, son Président, accuse dorénavant les Etats-Unis de faire barrage à son entrée. Une nouvelle fois, le gouvernement russe est obligé de désigner des ennemis de l’extérieur à ses propres décisions inconséquentes et souvent incompréhensibles même pour les membres du Kremlin puisque l’on se rappelle que Dmitri Medvedev avait déclaré, avant de se rétracter, que l’entrée seule de la Russie à l’OMC aurait été plus facile...
Jean-Louis Pommery
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