Un regain d’agressivité de la Chine vis-à-vis de ses revendications territoriales à la frontière de l’Inde pèse sur les relations économiques du pays et font craindre à New Delhi un climat tendu ces prochains temps.
La Chine a bloqué, il y a quelques mois, un prêt de la Banque asiatique à l’Inde sous prétexte qu’une partie de celui-ci 
irait à l’Arunchal Pradesh, une région indienne que Pékin revendique en partie comme faisant partie de son territoire. Du coup, l’Inde, qui a finalement obtenu son prêt, a renforcé sa présence militaire à Tawang, une des villes frontières les plus exposées aux incursions et provocations chinoises, certains hommes politiques et experts militaires indiens n’hésitant pas à affirmer que la Chine représentait une menace plus grave pour la sécurité nationale que le Pakistan! De leur côté, les milieux d’affaires indiens craignent que les relations économiques bilatérales entre les deux géants asiatiques ne pâtissent de ce regain de tension sur cette frontière disputée depuis qu’en 1962 une guerre éclair ne soit déclarée entre les deux pays et gagnée par les Chinois qui occupent des territoires autrefois indiens mais qui continuent à en réclamer d’autres. Celui qui fait l’objet de l’attention actuelle de Pékin était auparavant un territoire tibétain jusqu’à ce que le gouvernement du Tibet le cède à la Grande Bretagne en 1914 pour qu’il soit annexé à l’empire indien de cette dernière. Depuis l’invasion et l’annexion du Tibet par la Chine en 1959, Pékin refuse évidemment de reconnaître cette cession car cela reviendrait à reconnaître qu’il a bien existé un Tibet indépendant. Du coup, ce différend frontalier envenime à périodes répétées les relations entre la Chine et l’Inde. Même le formidable essor des relations commerciales entre les deux pays n’a pu le mettre en sourdine pour longtemps. En outre, l’agressivité de la Chine dans ce domaine inquiète l’Inde et lui confirme que l’hégémonie commerciale de celle-ci sur le continent asiatique est une menace pour son économie tout comme sa forte présence militaire à sa frontière est une menace pour son intégrité territoriale, ranimant les craintes d’un encerclement hostile (Pakistan, Chine, Birmanie) maintes fois dénoncé.
Alexandre Vatimbella
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