Les provinces chinoises viennent de publier leurs taux respectifs de croissance. Et leur addition ne correspond pas du tout au taux publié par le gouvernement central…
Mais que valent les statistiques chinoises ? Cette interrogation récurrente de tous les sinologues refait surface avec acuité suite à la publication des taux de croissance des différentes provinces du pays surgonflées par les autorités locales qui veulent se faire bien voir du gouvernemental central et attendent des gratifications politiques de leurs succès économique et sociaux. Ainsi, l’écart entre le taux de croissance publié par l’organisme d’Etat est inférieur de 10% au total de l’addition des indices des provinces! Voilà qui fait désordre alors que la Chine affirme qu’elle travaille sur l’amélioration de ses données statistiques… Mais, à trop vouloir que la réalité ressemble à ses désirs, le pouvoir a lui-même ouvert la boîte de Pandore. En martelant sans cesse que la croissance serait de 8% en 2009 au moment où les spécialistes affirmaient que c’était impossible, Pékin a encouragé les responsables locaux à manipuler leurs chiffres. Bien sûr, cet écart fait un peu tâche et le gouvernement a appelé les instances régionales à plus de sérieux. Sauf que l’on ne sait pas qui a raison et qui a tort dans la publication des chiffres! Car les taux de croissance publiés par les organes centraux ne sont pas beaucoup plus fiables que ceux des organes régionaux. Rappelons que si le Parti communiste chinois parle toujours d’une croissance de 8% c’est tout simplement parce que ce taux a été défini il y a dix-sept lorsque Deng Xiaoping, à l’orée du douzième congrès du Parti communiste chinois demanda à Hu Yaobang alors Secrétaire général du parti, qu’est-ce qu’il faudrait pour que l’économie du pays quadruple en vingt ans, ce dernier répondit : 8% de croissance par an… La difficulté de connaître la réalité – difficulté que connaissent à des degrés plus ou moins grands tous les pays du monde – existe également au niveau du nombre d’habitants puisque les statistiques officielles souffrent de graves déficiences en la matière et d’un nombre grandissant de naissances non-déclarées depuis l’instauration de la politique de l’enfant unique.
Alexandre Vatimbella
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