L’organisation mondiale du commerce a condamné le protectionnisme chinois en matière culturel après une plainte des Etats-Unis. Le gouvernement de Pékin devrait faire appel de cette décision et ne rien changer dans ses pratiques…
Les Etats-Unis ont remporté une victoire importante contre le protectionnisme chinois en matière de biens culturels avec la condamnation de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) des pratiques de Pékin qui empêche les films, les livres, les cd et les dvd américains d’être diffusés librement sur son territoire tout en permettant aux copies pirates d’être largement vendues par une politique laxiste de répression. Selon la décision de l’OMC argumenté sur plus de 400 pages, la Chine devrait ouvrir son marché à toutes les œuvres culturelles du monde entier et non imposer des quotas et obliger les producteurs étrangers à passer par des diffuseurs chinois qui sont le plus souvent des entreprises d’Etat. La Chine a réagi en regrettant le jugement de l’organisation internationale et en indiquant, par la voix de hauts fonctionnaires, qu’elle allait sans doute faire appel ce qui devrait lui laisser un répit d’un ou deux ans.
Car, même si les décisions de l’OMC ne peuvent pas être exécutées de force, c’est un coup rude pour la Chine qui n’arrête pas de fustiger le protectionnisme des autres pays tout en voulant faire croire à sa virginité en la matière. Plus concrètement, cela fait des années que pour des raisons économiques (soutien de son industrie culturelle et mise en place d’entreprises d’envergure internationale) tout autant que pour des motifs politiques (censure d’œuvres notamment celles qui critiquent la vision du Parti communiste) que la Chine interdit la libre circulation des œuvres culturelles et, par exemple, ne permet que la diffusion dans les salles de cinéma que de vingt films américains par an tout en ayant créer une industrie cinématographique qui commence à inonder le monde de ses longs métrages… En tout cas, dans les prochaines négociations à l’OMC, la Chine aura du mal à être crédible sur sa campagne antiprotectionniste.
Alexandre Vatimbella
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