La secrétaire d’Etat américaine fait un séjour de quatre jours en Inde pour expliquer les positions des Etats-Unis vis-à-vis de l’Inde pas toujours bien comprises par le gouvernement de New Delhi.
L’Inde craint que Barack Obama ne soit pas aussi bien disposé que George W Bush vis-à-vis d’elle. Une crainte née avant l’élection du président américain lorsque celui-ci, arpentant les Etats-Unis pendant sa campagne électorale, se déclarait contre l’accord nucléaire civil américano-indien (depuis ratifié par le Congrès américain) et fustigeait les délocalisations des entreprises américaines en Inde menaçant de mettre en place une fiscalité défavorable à leur encontre.
La victoire de Barack Obama et la réaffirmation des liens entre les deux plus grandes démocraties du monde avaient paru enterrer les craintes devant ces propos de campagne. Mais les motifs de tensions subsistent. Ainsi, par exemple, l’Inde demeure toujours à l’avant-garde de la lutte contre les pays riches dans les négociations en vue d’un accord de libre-échange à l’OMC (Organisation mondiale du commerce) alors que les Etats-Unis sont les représentants de la position de ces mêmes pays riches pour demander aux pays en développement d’ouvrir totalement leurs marchés, ce que refuse catégoriquement l’Inde. Et malgré la volonté affirmée par les deux parties de reprendre les négociations et d’aboutir, ces dernières demeurent au point mort. En outre, les autorités américaines auraient pris, selon des rumeurs, des mesures pour empêcher l’exportation de pièces nécessaires au fonctionnement des centrales nucléaires pour les pays qui n’ont pas ratifier l’accord de non-prolifération nucléaire militaire, ce qui est le cas de l’Inde. Malgré ces rumeurs, Hillary Clinton devrait se mettre d’accord avec le gouvernement indien sur l’emplacement de deux centrales nucléaires civiles que fourniront les Etats-Unis à l’Inde.
On comprend dès lors pourquoi Hillary Clinton veut s’expliquer et rassurer l’Inde d’autant plus que les Etats-Unis ont besoin des Indiens dans leur lutte anti-terroriste (mais l’inverse est également vrai) qui passe désormais par un rapprochement global dans la région entre l’Inde et le Pakistan mais aussi l’Afghanistan. Sa visite a donc commencé par un geste fort, un recueillement devant l’hôtel Taj Mahal de Bombay où des attentats terroristes avaient eu lieu en novembre dernier tuant 174 personnes. Et Hillary Clinton a déclaré dans la foulée que les Etats-Unis n’étaient pas là pour dicter leurs comportements aux pays de la région.
Alexandre Vatimbella
© 2009 LesNouveauxMondes.org
