La France et le Brésil ont demandé que le G8 soit désormais remplacé par un G14 et non par un G20 trop nombreux.
Les «G» fleurissent de partout en ce moment ce qui, dans la version optimiste, est une avancée du multilatéralisme et des lieux de discussion entre les pays du monde entier pour régler de manière la plus consensuelle les grands défis du XXI° siècle et, dans sa version pessimiste, est un fractionnement constant d’une communauté internationale où chacun veut faire partie du groupe le plus proche du pouvoir sans autre envie que de défendre ses propres intérêts. Le G14 proposé par Nicolas Sarkozy et Luis Inacio Lula da Silva est un peu tout cela à la fois.
L’idée des présidents français et brésilien est d’ouvrir le G8 (dont les membres sont l’Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, l’Italie, le Japon et la Russie) à des grands pays émergents déjà regroupés dans un G5 (Afrique du sud, Brésil, Chine, Inde et Mexique) en y ajoutant un pays africain, l’Egypte. Un nécessaire élargissement selon eux de la «gouvernance mondiale» afin de prendre en compte la réalité du monde d’aujourd’hui. Mais il n’est pas du tout sûr que les pays oubliés du G20 (Arabie saoudite, Argentine, Australie, Corée du Sud, Indonésie, Turquie) soient satisfaits de cette demi-mesure qui, de plus, ne reflète pas la réalité du poids économique de certains pays faisant partie de ce G14 par rapport à celle de ceux qui en sont exclus… Sans oublier que ce G14 est en fait un G15 puisque l’Union européenne est membre déjà membre du G8.
Pour expliquer leur proposition commune avec le président brésilien, Nicolas Sarkozy a indiqué qu’il «nous semble déraisonnable d'envisager les grandes questions internationales sans l'Afrique, sans l'Amérique latine, sans la Chine, sans l'Inde». Et le président français de souhaiter que le G14 (+1) soit mis en place dès le prochain sommet du Canada en 2010. Et, de toute façon, il sera réuni en 2011 lorsque c’est la France qui présidera le G8.
Alexandre Vatimbella
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