Prenant la parole lors de l’ouverture de la session du premier «dialogue stratégique et économique» entre les Etats-Unis et la Chine à Washington, le président américain a rappelé l’importance de la relation entre les deux pays qui sont les deux grandes puissances de ce début de XXI° siècle.
Avant de se rendre en Chine en novembre prochain en voyage officiel, Barack Obama a saisi l’occasion de la première réunion du «dialogue stratégique et économique» entre la Chine et les Etats-Unis qui se tient tous les six mois (et qui prend la suite du dialogue stratégique et du dialogue économique mis en place durant l’ère Bush) pour faire un discours remarqué sur les relations entre les deux pays qui, selon lui, vont «façonner le XXI° siècle».
Dans ce cadre, le Président des Etats-Unis a souhaité que les échanges et la coopération entre son pays et la Chine portent sur de nombreux sujets et plus particulièrement la relance économique, la lutte contre le réchauffement climatique, la prolifération nucléaire et les menaces terroristes transnationales.
En ce qui concerne la relance économique, les Etats-Unis veulent établir une relation de confiance avec leur premier fournisseur et leur premier créancier et espèrent que le vaste marché chinois va s’ouvrir aux entreprises américaines alors que de forts soupçons de protectionnisme pèsent sur la Chine. Pour ne pas envenimer les relations entre les deux pays, Washington n’évoque plus de manière aussi forte ses critiques vis-à-vis de la sous-évaluation du yuan qui permet à Pékin de doper ses exportations notamment aux Etats-Unis. De leur côté, les autorités chinoises ont décidé de jouer le jeu du dollar, malgré une rhétorique en faveur d’une nouvelle monnaie de réserve, tout en demandant au gouvernement américain de leur garantir que celui-ci ne sera pas sacrifié sur l’autel de la reprise économique alors que la majorité des réserves de change chinoise sont libellées en devise américaine.
L’intérêt des deux pays qui sont les deux premières puissances économiques (la Chine devrait occuper la deuxième place avant la fin de l’année en dépassant le Japon) est de s’entendre et de développer une coopération qui aura une incidence sur l’économie mondiale. L’arrivée de Barack Obama à la présidence américaine avait suscité une certaine crainte chez les dirigeants chinois par les discours de campagne de celui qui était alors le candidat démocrate et qui fustigeait la concurrence déloyale de l’Empire du Milieu en matière commerciale. Mais la confiance a été rétablie avec le voyage d’Hillary Clinton à Pékin dès sa nomination comme secrétaire d’Etat puis la rencontre entre Hu Jintao, le Président de la Chine, et Barack Obama en avril au sommet du G20 de Londres. Alors que Pékin avait regretté de départ de Georges W Bush, il semble désormais que la Chine se félicite de l’esprit de coopération de l’Administration Obama. Reste que les divergences sont nombreuses et que les sujets de discussions sont très nombreux. Mais, au moins, cela se fait, pour l’instant, dans un esprit de confiance.
A noter que ce dialogue est conduit part le conseiller d'Etat chinois Dai Bingguo et la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton qui coprésident «la voie stratégique», tandis que le vice- Premier ministre chinois Wang Qishan et le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner coprésident «la voie économique». Ouvert lundi à Washington, le dialogue s’achève aujourd’hui.
Alexandre Vatimbella
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