Le cycle de Doha de l’Organisation mondiale du commerce va-t-il renaître de ses cendres? En tout cas, les deux pays qui avaient fait capoter un accord l’année dernière sont d’accord pour rouvrir les négociations.
L’année dernière, les Etats-Unis (supportés par les pays européens) et l’Inde (supportée par de nombreux pays émergents) s’étaient affrontés à l’OMC (Organisation mondiale du commerce) sur les droits de douane et les subventions en matière agricole. En effet, les pays riches sont d’accord pour baisser ou supprimer les subventions à leurs agriculteurs seulement si les pays émergents éliminent leurs droits de douane et la protection de leurs marchés. Mais les pays émergents estiment que la fragilité de leurs marchés ainsi que, pour certains, l’obligation de nourrir correctement leur population pauvre, ne leur permettent pas de libéraliser complètement leur agriculture d’autant qu’il y a une concurrence déloyale des pays riches…
Cet affrontement avait fait capoter un accord sur le cycle de Doha et la libéralisation des échanges qu’il doit mettre en place. Beaucoup d’observateurs étaient dès lors pessimistes sur la possibilité que le cycle aille à son terme même si Pascal Lamy, le directeur de l’organisation internationale, estimait alors que les discussions pourraient reprendre plus tard.
Nouveaux gouvernements, nouvelles résolutions, en tout cas, les Etats-Unis de Barack Obama et l’Inde d’après les législatives ont décidé, par les voix de leurs représentants respectifs à l’OMC qu’il était temps de rouvrir les négociations. Ainsi, le ministre du Commerce indien, Anad Sharma a déclaré qu’il y a eu «un engagement commun pour collaborer à la reprise des négociations afin de conclure avec succès le cycle de Doha» qui venait de rencontrer, Ron Kirk, le secrétaire d’Etat au commerce américain. Reste qu’une réouverture des négociations ne signifie nullement un accord d’autant que les positions respectives demeurent pour l’instant identiques à ce qu’elles étaient en 2008.
Alexandre Vatimbella
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