Lors du sommet russo-chinois qui a suivi le sommet du Bric, les deux pays ont affiché leurs bonnes relations à la fois économiques et politiques malgré quelques arrière-pensées…
Tout va bien dans le meilleur des mondes, c’est en tout cas ce qu’ont affirmé Hu Jintao, Dmitri Medvedev et Vladimir Poutine lors du sommet russo-chinois qui s’est tenu à Moscou à la suite du sommet du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) qui s’était tenu la veille à Ekaterinbourg. Les deux pays semblent en osmose sur bien des dossiers internationaux et ont conclu des accords énergétiques. Pour Vladimir Poutine, le Premier ministre russe, «malgré la crise financière mondiale», les relations entre la Russie et la Chine sont désormais «immunisées contre les ruptures économique ou politique». Ce à quoi, Hu Jintao a répondu «La Chine va toujours considérer ses relations avec la Russie comme une priorité de sa politique étrangère» tout en considérant que celles-ci avaient franchi «une nouvelle étape».
Ainsi, que ce soit sur la refonte du système monétaire international ou sur les crises en Iran et en Corée du Nord, Moscou et Pékin affichent une unité de vue même si celle-ci n’est pas aussi réelle en coulisse. Par exemple, sur la recherche d’une nouvelle devise de réserve mondiale à la place du dollar, idée lancée par la Chine et reprise au bond par la Russie, c’est cette dernière qui se montre la plus virulente contre la monnaie américaine alors que la Chine semble calmer le jeu (aucune mention n’a été faite sur ce sujet dans le communiqué final du sommet du Bric) d’autant que ses immenses réserves de change sont presqu’exclusivement en dollar et que des attaques répétées contre celui-ci pourrait amener son cours à s’effondrer. Néanmoins, la Chine et la Russie sont d’accord pour augmenter leur commerce bilatéral libellé en rouble et en yuan.
De même, la Russie et la Chine peuvent se féliciter de la bonne tenue de ce même commerce bilatéral, même si celui-ci a baissé de plus de 40% cette années en raison de la crise économique et financière mondiale, mais il demeure totalement déséquilibré, la Russie ne vendant que ses matières premières énergétiques alors que la Chine inonde la Russie de ses produits finis comme en Afrique ce qui inquiète les autorités russes… En outre, les zones d’influence politique et économique des deux pays se télescopent souvent notamment en Asie centrale dans les anciennes républiques soviétiques riches en matières premières comme le Kazakhstan ou l’Ouzbékistan. D’autant qu’aujourd’hui le grand frère n’est plus la Russie comme au temps de l’Union soviétique mais bien la Chine en passe de devenir la deuxième puissance économique mondiale. Un retournement de situation qui ne fait guère plaisir au Kremlin d’autant que la Chine devient de plus en plus le partenaire privilégié des Etats-Unis à la place de la… Russie!
Alexandre Vatimbella
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