Energie et coopération de l’Union européenne avec les anciens membres de l’Union soviétique ont été les deux sujets principaux de la rencontre entre l’UE et la Russie. Et les divergences demeurent nombreuses.
La Russie est en difficultés mais elle ne lâchera rien, en tout cas pas sur le devant de la scène. Elle a bien reconnu, voici quelques mois, que sa situation économique était très difficile, qu’elle connaîtrait une forte récession et qu’elle voulait accueillir les capitaux du monde entier avec plaisir, mais, quoiqu’il arrive, elle ne baissera pas la garde en ce qui concerne ses matières premières énergétiques – sa principale et presque unique richesse à l’exportation – mais aussi sur les relations de l’Union européenne avec les anciennes républiques de l’Union soviétique comme l’Ukraine, la Géorgie, le Bélarus et quelques autres que Moscou estime faire partie de sa chasse gardée.
En matière économique, c’est évidemment les fournitures de gaz qui ont été au centre de la rencontre UE-Russie à Khabarovsk, ville proche de la frontière russo-chinoise. La Russie, par la voix de Dmitri Medvedev a ainsi mis en garde les pays européens sur une nouvelle crise de l’approvisionnement en gaz puisque l’Ukraine devrait encore avoir des difficultés à payer sa facture et sera à nouveau tentée de se servir directement, via l’oléoduc qui traverse son territoire, en gaz russe destiné à l’Union européenne, ce qui entraînera, une fois de plus, la fermeture des vannes par la Russie. Cette menace, les Européens la prennent très au sérieux tant la situation fut délicate l’hiver dernier dans de nombreux pays de l’Union lors de l’arrêt de l’approvisionnement. Pour cela, elle souhaiterait mettre en place un véritable partenariat via la Charte de l’énergie que la Russie refuse de signer depuis toujours et qui contient des dispositions quant à la sécurité des approvisionnements. Reste que l’Ukraine est le problème et que, sans aide, le pays ne pourra sans doute pas faire face à ses obligations financières. Or la Russie ne peut et veut fournir une aide à un pays frontalier trop indépendant vis-à-vis d’elle et menace l’Union européenne si elle intervient dans les affaires entre les deux pays…
Jean-Louis Pommery
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