Alors que l’on pensait la hache de guerre enterrée sur le sujet, des membres du Congrès ont déposé une loi pour sanctionner les pays aux monnaies sous-évaluées afin de faciliter leurs exportations. Première (et unique?) cible, la Chine.
Lors de son entrée en fonction, Barack Obama avait parlé de la sous-évaluation de la monnaie chinoise qui donnait un avantage aux exportations venues des usines de Chine. Timothy Geithner, qui passait alors les auditions au Congrès pour être confirmé dans son poste de secrétaire au Trésor, avait relayé ces propos avec plus d’agressivité ce qui avait valu une réponse indignée du gouvernement chinois. Mais un voyage d’Hillary Clinton à Pékin avait apaisé le climat entre les deux puissances et montré, selon les déclarations de la secrétaire d’Etat américaine, que l’essentiel des relations avec la Chine n’était pas dans une mise à niveau du yuan mais plutôt une coopération financière et politique. Le gouvernement chinois s’était alors montré satisfait de cette mise au point et de ne plus être montré du doigt comme le vilain de petit canard de la mondialisation. Mais ceci n’a duré que peu de temps puisque des parlementaires américains viennent de déposer un projet de loi visant à sanctionner les pays dont la monnaie est notoirement sous-évaluée. Ils n’ont pas caché que leur initiative visait essentiellement la Chine qui, depuis des années, est accusée de détruire le tissu industriel des Etats-Unis par ses exportations à bas coût et de supprimer ainsi des millions d’emplois. Une thèse très populaire auprès des travailleurs américains et de leurs syndicats. Pékin n’a pas tardé à réagir, affirmant, comme toujours, que les accusations de manipulation du yuan étaient sans fondement.
Alexandre Vatimbella
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